mercredi 4 mars 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 12/30. Souvenirs du centre




Lorsqu’on était stagiaire au centre de formation des techniciens en génie civil, on le voyait et le jugeait sous les quatre paramètres déjà cités, à savoir la nourriture, la bourse, le sport et les études. Avec le temps, des souvenirs du centre, imprimés et gardés en mémoire, qu’on pourrait aligner et ajouter à ces paramètres comme cinquième composante, viennent souvent nous rendre visite soit à travers nos rêves pendant la nuit ou soit lorsqu’on est éveillé pendant le jour et on est perdu inconsciemment dans le temps passé.

P
our notre adolescent, disons dans ce sens, il a gardé deux souvenirs majeurs du centre qui l’ont accompagné durant toute sa vie, soit en rêve ou soit en éveil. Ils détiennent une place primordiale dans sa mémoire. A vrai dire ce sont deux tableaux, l’un d’art sentimental et l’autre d’art exprimant le refus total.

L
e premier tableau est caractérisé par la transition de l’exécration impérieuse à l’amour païen. Entrons dans les faits et analysons ce tableau émanant de l’art sentimental. L’enfant est dans son septième jour au centre, tous les stagiaires attendent le grand évènement de la nature qui n’est d’autre que l’apparition du coucher du soleil annonçant l’arrivée du crépuscule, pour rejoindre le réfectoire où le repas les attend. Le gardien de la grande porte de l’entrée du centre appela notre ami pour lui chuchoter qu’un monsieur l’attend devant la grande porte. Le mineur croyait qu’il s’agirait bien du voisin de son quartier paternel qui l’accompagnait pendant son premier jour d’arrivée au centre. Mais la surprise était très étonnante lorsque ses yeux se fixaient sur son père qui avait une sacoche à la main gauche. Oui, c’étai lui en os et en chair dont les larmes coulaient à flots à travers ses deux joues en voyant devant lui son enfant en fuite. Le papa pleurait comme une femme dont l’unique enfant est mort suite à une maladie chronique sans marge de guérison.

L
’enfant embrassa les deux mains de son père plusieurs fois, ce dernier le retint contre sa poitrine, l'entoura de ses deux mains et l’embrassa fortement en lui murmurant à l’oreille : "Maintenant je suis conscient que c’est ma faute mon enfant, ce n’est pas la votre, tu n’aurais pas pu quitter le foyer si j’étais gentil avec toi". C’était un moment historique plein de chagrin profond et de tristesse touchante qui a uni deux êtres humains lors du passage de la rudesse, de la sévérité et de la crudité à l’attendrissement, l’affection et à l’amour éternel. Aussitôt, le père proposa à l’enfant de quitter le centre et de retourner au lycée pour poursuivre ses cours de mathématiques mais l’enfant mentit au père en lui disant qu’il a signé contradictoirement un contrat avec le centre qui n’acceptera jamais de le libérer de cet engagement contractuel. A cette affirmation, le père remit la sacoche au mineur avec une somme d’argent et l’invita à rendre visite au foyer paternel le week-end prochain. Ainsi, les deux membres de la famille se saluèrent et se quittèrent en pleurant. Mais ce qui est touchant affectivement, c’est que lorsque l’enfant rentra au centre et se tourna la tête, il a vu son père, debout à quelques mètres de la grande porte du centre, perplexe en train de le regarder tout en pleurant.

L
e second souvenir du centre a trait à la nature des cours programmés par le conseil de l’administration du centre. Si on se limite seulement aux cours de coefficient élevé, notamment les cours de routes, de bâtiment et de droit administratif, on constaterait qu’ils sont présentés aux stagiaires sous forme de leçons dictées et ces derniers sont tenus de les apprendre par cœur et de les réciter devant le tableau en face du professeur concerné comme si on récite à l’école primaire une récitation de Jean La Fontaine ou d’un autre poète. Mais notre ami a refusé catégoriquement cette méthode d’apprentissage du fait qu’il un penchant mathématique qui se base sur la logique et la compréhension intelligente.

A
insi, par un beau soir d’hiver et l’occasion d’un proche examen qui va avoir lieu le lendemain, les stagiaires étaient en train d’apprendre par cœur les leçons de routes, chose que notre ami n’admet pas comme principe. A un moment donné, ils se sont fatigués et ont décidé de poser leurs cahiers sur la descente de lit, de dormir tôt et de se réveiller avant l’aube pour reprendre leur travail d’apprendre par cœur leurs leçons sur lesquelles ils seront examinés. Profitant de leur plein sommeil, l’adolescent brancha un long tuyau au robinet de la douche et l’emmena jusqu’au fond du dortoir et laissa l’eau couler par terre avec l’intention de mouiller tous les cahiers de ses collègues. Puis, après ce travail, il s’installa sur son lit et fit semblant de dormir. Une demi-heure après, des cris surgissent annonçant le déluge, tous ces camarades se sont réveillés à l’exception de lui. Le moniteur arriva et dressa au directeur du centre un rapport sur cet évènement en impliquant notre ami comme le meneur de cette aventure nocturne. Notre ami fut puni en lui chargent de faire la vaisselle pendant trois jours successifs au niveau du réfectoire mais le chef cuisinier l’a discrètement dispensé sans que le directeur du centre le sache.

lundi 2 mars 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 11/30. Avertissement inattendu





Le troisième jour, c’était le jour d’ouverture des cours du centre. Tous les stagiaires s’étaient réveillés à six heures du matin et étaient invités à pratiquer du sport pendant une heure. Puis, après la douche c’était le tour du réfectoire pour prendre le petit déjeuner. A huit heures du matin, les cours commençaient pou finir à midi où automatiquement chaque stagiaire rejoignait pour une deuxième fois le réfectoire pour prendre son repas. Une fois ce menu est servi, tout le monde regagne les dortoirs pour une paisible sieste d’une demi-heure. A quatorze heures, les mêmes stagiaires sont en classe pour des cours théoriques ou à la cour du centre pour des apprentissages sous forme de pratique. A dix sept heures, on clos les cours. A dix-neuf heures c’est le dîner. De vingt heures à vingt-deux heures, c’est la préparation surveillée par le moniteur qui est là pour instaurer l’ordre au milieu des stagiaires qui sont tenus de réviser, en silence absolu, leurs cours du jour.

D
e cette manière routinière les jours des neuf mois de stage se succèdent, les uns après les autres comme un éclair du stroboscope, sans que les stagiaires s’en rendent compte. Il est à noter que la fin de chaque trimestre est sanctionnée par un examen dont le stagiaire devrait obligatoirement avoir une note largement supérieure à douze points sur vingt comme moyenne trimestrielle. A cet effet, tout stagiaire ayant obtenu une moyenne inférieure à douze est automatiquement exclu du centre sans préavis. Ce barème, n’était pas appliqué à notre ami parce que pendant le deuxième trimestre, il a eu une note supérieure et proche à douze, le conseil de l’administration du centre lui a infligé un avertissement inattendu et c’était une première au centre qui a surpris tous les acteurs du centre, administration, professeurs, moniteurs et stagiaires. Cette sanction négative est recommandée à notre ami au vu des faibles notes qu’il a obtenu en matière des cours de coefficient élevé, notamment de routes, de droit administratif, de bâtiment. Par contre, il était très brillant en matière de coefficient bas, ceux de mathématiques, de physique, d’hydraulique, de traduction, de métré, de dessin, de français, d’arabe….Tout ça, c’est parce que notre ami n’apprend pas les leçons où l’intelligence est absente et n’intervient pas.

O
n est au début du mois de juin, les neuf mois se sont presque écoulés. Ce mois a été marqué par deux évènements, l'un interne et l'autre est d'ordre international. Le premier consistait à ce que tous les stagiaires ont obtenu leurs diplômes et sont sur le point de se séparer en vue de regagner leurs postes de responsabilité sur des chantiers que soit dans des aérodromes, des barrages, des ports et des routes. Le second concernait un évènement historique qui surgit politiquement à l’échelon mondial, par cette guerre qui fut déclenchée comme une attaque préventive d'Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l'Egypte. Au soir de la première journée de guerre, la moitié de l'aviation arabe est détruite. Et au soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes sont défaites. L'Egypte a perdu la Bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie a été amputée du plateau de Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et Jérusalem-Est.