samedi 12 décembre 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 14/30. L’affectation






Notre jeune se rappelle toujours que son premier contact avec l’Administration Publique, c’était un mardi premier août d’un été caractérisé par ses longs beaux jours malgré sa forte chaleur insupportable. Ce jour-là, il s’éveilla aux environs de l’aube et quitta le foyer paternel en direction de la gare la plus proche en vue d’emprunter le train tout en emportant avec lui la convocation qu’il vient de recevoir récemment. Le trajet qu’il va parcourir ne dépasse pas les cent kilomètres. C’est un parcours qui relie la capitale économique du pays, d’où notre petit ami est originaire, à la capitale administrative, qui loge l’ensemble des administrations centrales.

En marchant, en direction de la gare qui est sise au quartier voisin , le jeune homme était prisonnier de quelques idées relatives à sa proche affectation qui va s’annoncer dans quelques heures. Il pensait sérieusement à solliciter aux responsables de l’administration centrale de l’affecter soit à la capitale économique ou soit à la capitale administrative. La première solution va lui permettre de séjourner avec les membres de sa famille. Quant à la seconde solution, elle va lui faciliter la possibilité de faire journalièrement la navette par train et de s’installer tranquillement, par la suite, au foyer paternel.

Mais, après dix minutes de marche, il a constaté qu’il est en face de la maison paternelle d’un ami stagiaire, qui, lui aussi, est convoqué pour recevoir son affectation. Alors, il s’est libéré des idées qui l’ont accompagné durant ce petit trajet matinal et a vu la nécessité d’être accompagné par cet ami pendant cette journée. Ainsi, il a décidé de taper à sa porte.
- Toc! toc!
- Qui est là ? Répondit de l’intérieur une voix féminine
- Un proche ami de Bouchaïb, est-il là ? Répondis-je
- Oui, il dort, attends, je vais le réveiller tout de suite, rétorqua la femme

Enfin les deux stagiaires, ont pris le train avec deux heures de retard. Pendant, le trajet, qui dura une heure, Chacun d’eux discuta de ses vacances, de son futur emploi et de ses projets imaginés. En arrivant à la capitale administrative, ils ont pris un petit taxi qui les a conduit à l’adresse mentionnée sur les convocations qu’ils ont reçu et ont partagé les frais de ce déplacement motorisé. L’administration centrale ciblée avait une façade, pleine de piliers colossaux , est d’une architecture spéciale qui reflète le grand pouvoir de l’Etat et qui, en même temps, rend le visiteur peureux. Aussitôt, ils se dirigèrent vers le bureau du secrétariat de Monsieur le Directeur Central qui les a convoqué. Là, une jeune et belle secrétaire, attirante, annonça leur arrivée au patron de cette direction centrale, ce dernier lui ordonna de les faire entrer à son bureau. La surprise fût grande, lorsque les deux stagiaires regagnèrent le bureau du Directeur Central et trouvèrent huit autres stagiaires assis sur des fauteuils autour d'une table de réunion, en face de lui, en train d’écouter attentivement son discours d’orientation. Ils s'installèrent, à leur tour, chacun sur un fauteuil vacant.

Le jeune n’oubliera jamais, durant toute sa vie, que ce passage, à la maison paternelle de cet ami, lui a occasionné deux faits négatifs. Le premier, réside dans le fait qu’il a raté le train qui partit à l’heure programmée, donc il est arrivé en retard à l’administration centrale qui va se charger de son affectation. Le second, c’est au moment de la décision administrative en ce qui concerne l’affectation, il n’y avait pas de poste de travail à la capitale économique mais par contre il y en avait un à la capitale administrative. Cette situation a poussé les deux amis à le demander et se quereller devant le directeur central, mais ce dernier n’admette pas ce comportement et a décidé à ce que les deux concurrents soient affectés à un barrage en construction, situé sur une région du nord-ouest du pays, une région méditerranéenne, très lointaine par rapport à la capitale économique. Donc, si notre jeune savait faire ses calculs, il n’aurait n’a pas dû passer chez son ami et il aurait pu être affecté à la capitale administrative, ce qui répond parfaitement à son souhait matinal.

jeudi 10 septembre 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 13/30. L'attente




Le 30 juin, une fête symbolique, annonçant la clôture du stage au centre, fut célébrée à l’honneur de l’ensemble des stagiaires. Ce jour-là, l’administration du centre a été généreuse et leur a servi un repas de fête, d'apparat, au menu copieux et soigné. Malgré ce festin, tout le monde avait un état de conscience perturbé par la présence sentimentale d’un amalgame de joie et de tristesse. Une joie qui prend sa source de l’arrêt définitif des cours et des nombreuses interrogations et en particulier celles qui se présentent comme orales. Et une tristesse, issue d’un sentiment étrange et occasionnée par la concrétisation, dans quelques minutes, d’une proche séparation éternelle entre les différents stagiaires.

A vrai dire, le chagrin de la séparation l’a emporté sur la satisfaction de l’arrêt des études. C’était un moment historique, lorsqu’on constate des larmes qui coulent sur les joues de la plupart des stagiaires qui font leurs adieux. Ces jeunes ont passé ensemble neuf mois successifs et le moment des adieux était dur pour eux. Leur dernière action était traduite par la prise de photos les regroupant et d’échanger mutuellement leurs adresses personnelles.

Comme d’habitude, le centre a fermé ses portes pour une durée de trois mois, de juillet à septembre. La prochaine ouverture est fixée au mois d’octobre où une nouvelle promotion subira les mêmes conséquences que celle sortante. A ce moment de début de juillet, les jeunes stagiaires sont chez leurs parents, où à la fois passent paisiblement un mois de vacances dans une chaleur familiale et attendent impatiemment la réception de leur affectation de la part de l’Administration, objet de leur recrutement pour un emploi stable.

Pendant son séjour à la maison paternelle, notre ami a senti un grand changement en termes de rapports familiaux. Le père est devenu très gentil avec lui, ce qui a généré une amitié solide entre le père et le fils. La marâtre, à son tour, est devenue une vraie mère, elle n'est plus méchante comme avant. Mais, malgré ce nouveau climat familial, notre jeune est prisonnier d'une attente qui donne l'impression qu'elle est indéterminée.

L'attente de l’affectation a été longue, prolongée, pénible, cruelle, anxieuse et passionnée. Notre ami, n’a reçu son affectation que trois jours avant l’expiration du mois de juillet. Effectivement, il vient de recevoir une note administrative comprenant juridiquement deux articles. Le premier lui annonçant son recrutement en tant que technicien en génie civil. Quant au second l’invitant à rejoindre l’Administration à compter du premier août pour assumer sa fonction de technicien.

mercredi 4 mars 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 12/30. Souvenirs du centre




Lorsqu’on était stagiaire au centre de formation des techniciens en génie civil, on le voyait et le jugeait sous les quatre paramètres déjà cités, à savoir la nourriture, la bourse, le sport et les études. Avec le temps, des souvenirs du centre, imprimés et gardés en mémoire, qu’on pourrait aligner et ajouter à ces paramètres comme cinquième composante, viennent souvent nous rendre visite soit à travers nos rêves pendant la nuit ou soit lorsqu’on est éveillé pendant le jour et on est perdu inconsciemment dans le temps passé.

P
our notre adolescent, disons dans ce sens, il a gardé deux souvenirs majeurs du centre qui l’ont accompagné durant toute sa vie, soit en rêve ou soit en éveil. Ils détiennent une place primordiale dans sa mémoire. A vrai dire ce sont deux tableaux, l’un d’art sentimental et l’autre d’art exprimant le refus total.

L
e premier tableau est caractérisé par la transition de l’exécration impérieuse à l’amour païen. Entrons dans les faits et analysons ce tableau émanant de l’art sentimental. L’enfant est dans son septième jour au centre, tous les stagiaires attendent le grand évènement de la nature qui n’est d’autre que l’apparition du coucher du soleil annonçant l’arrivée du crépuscule, pour rejoindre le réfectoire où le repas les attend. Le gardien de la grande porte de l’entrée du centre appela notre ami pour lui chuchoter qu’un monsieur l’attend devant la grande porte. Le mineur croyait qu’il s’agirait bien du voisin de son quartier paternel qui l’accompagnait pendant son premier jour d’arrivée au centre. Mais la surprise était très étonnante lorsque ses yeux se fixaient sur son père qui avait une sacoche à la main gauche. Oui, c’étai lui en os et en chair dont les larmes coulaient à flots à travers ses deux joues en voyant devant lui son enfant en fuite. Le papa pleurait comme une femme dont l’unique enfant est mort suite à une maladie chronique sans marge de guérison.

L
’enfant embrassa les deux mains de son père plusieurs fois, ce dernier le retint contre sa poitrine, l'entoura de ses deux mains et l’embrassa fortement en lui murmurant à l’oreille : "Maintenant je suis conscient que c’est ma faute mon enfant, ce n’est pas la votre, tu n’aurais pas pu quitter le foyer si j’étais gentil avec toi". C’était un moment historique plein de chagrin profond et de tristesse touchante qui a uni deux êtres humains lors du passage de la rudesse, de la sévérité et de la crudité à l’attendrissement, l’affection et à l’amour éternel. Aussitôt, le père proposa à l’enfant de quitter le centre et de retourner au lycée pour poursuivre ses cours de mathématiques mais l’enfant mentit au père en lui disant qu’il a signé contradictoirement un contrat avec le centre qui n’acceptera jamais de le libérer de cet engagement contractuel. A cette affirmation, le père remit la sacoche au mineur avec une somme d’argent et l’invita à rendre visite au foyer paternel le week-end prochain. Ainsi, les deux membres de la famille se saluèrent et se quittèrent en pleurant. Mais ce qui est touchant affectivement, c’est que lorsque l’enfant rentra au centre et se tourna la tête, il a vu son père, debout à quelques mètres de la grande porte du centre, perplexe en train de le regarder tout en pleurant.

L
e second souvenir du centre a trait à la nature des cours programmés par le conseil de l’administration du centre. Si on se limite seulement aux cours de coefficient élevé, notamment les cours de routes, de bâtiment et de droit administratif, on constaterait qu’ils sont présentés aux stagiaires sous forme de leçons dictées et ces derniers sont tenus de les apprendre par cœur et de les réciter devant le tableau en face du professeur concerné comme si on récite à l’école primaire une récitation de Jean La Fontaine ou d’un autre poète. Mais notre ami a refusé catégoriquement cette méthode d’apprentissage du fait qu’il un penchant mathématique qui se base sur la logique et la compréhension intelligente.

A
insi, par un beau soir d’hiver et l’occasion d’un proche examen qui va avoir lieu le lendemain, les stagiaires étaient en train d’apprendre par cœur les leçons de routes, chose que notre ami n’admet pas comme principe. A un moment donné, ils se sont fatigués et ont décidé de poser leurs cahiers sur la descente de lit, de dormir tôt et de se réveiller avant l’aube pour reprendre leur travail d’apprendre par cœur leurs leçons sur lesquelles ils seront examinés. Profitant de leur plein sommeil, l’adolescent brancha un long tuyau au robinet de la douche et l’emmena jusqu’au fond du dortoir et laissa l’eau couler par terre avec l’intention de mouiller tous les cahiers de ses collègues. Puis, après ce travail, il s’installa sur son lit et fit semblant de dormir. Une demi-heure après, des cris surgissent annonçant le déluge, tous ces camarades se sont réveillés à l’exception de lui. Le moniteur arriva et dressa au directeur du centre un rapport sur cet évènement en impliquant notre ami comme le meneur de cette aventure nocturne. Notre ami fut puni en lui chargent de faire la vaisselle pendant trois jours successifs au niveau du réfectoire mais le chef cuisinier l’a discrètement dispensé sans que le directeur du centre le sache.

lundi 2 mars 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 11/30. Avertissement inattendu





Le troisième jour, c’était le jour d’ouverture des cours du centre. Tous les stagiaires s’étaient réveillés à six heures du matin et étaient invités à pratiquer du sport pendant une heure. Puis, après la douche c’était le tour du réfectoire pour prendre le petit déjeuner. A huit heures du matin, les cours commençaient pou finir à midi où automatiquement chaque stagiaire rejoignait pour une deuxième fois le réfectoire pour prendre son repas. Une fois ce menu est servi, tout le monde regagne les dortoirs pour une paisible sieste d’une demi-heure. A quatorze heures, les mêmes stagiaires sont en classe pour des cours théoriques ou à la cour du centre pour des apprentissages sous forme de pratique. A dix sept heures, on clos les cours. A dix-neuf heures c’est le dîner. De vingt heures à vingt-deux heures, c’est la préparation surveillée par le moniteur qui est là pour instaurer l’ordre au milieu des stagiaires qui sont tenus de réviser, en silence absolu, leurs cours du jour.

D
e cette manière routinière les jours des neuf mois de stage se succèdent, les uns après les autres comme un éclair du stroboscope, sans que les stagiaires s’en rendent compte. Il est à noter que la fin de chaque trimestre est sanctionnée par un examen dont le stagiaire devrait obligatoirement avoir une note largement supérieure à douze points sur vingt comme moyenne trimestrielle. A cet effet, tout stagiaire ayant obtenu une moyenne inférieure à douze est automatiquement exclu du centre sans préavis. Ce barème, n’était pas appliqué à notre ami parce que pendant le deuxième trimestre, il a eu une note supérieure et proche à douze, le conseil de l’administration du centre lui a infligé un avertissement inattendu et c’était une première au centre qui a surpris tous les acteurs du centre, administration, professeurs, moniteurs et stagiaires. Cette sanction négative est recommandée à notre ami au vu des faibles notes qu’il a obtenu en matière des cours de coefficient élevé, notamment de routes, de droit administratif, de bâtiment. Par contre, il était très brillant en matière de coefficient bas, ceux de mathématiques, de physique, d’hydraulique, de traduction, de métré, de dessin, de français, d’arabe….Tout ça, c’est parce que notre ami n’apprend pas les leçons où l’intelligence est absente et n’intervient pas.

O
n est au début du mois de juin, les neuf mois se sont presque écoulés. Ce mois a été marqué par deux évènements, l'un interne et l'autre est d'ordre international. Le premier consistait à ce que tous les stagiaires ont obtenu leurs diplômes et sont sur le point de se séparer en vue de regagner leurs postes de responsabilité sur des chantiers que soit dans des aérodromes, des barrages, des ports et des routes. Le second concernait un évènement historique qui surgit politiquement à l’échelon mondial, par cette guerre qui fut déclenchée comme une attaque préventive d'Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l'Egypte. Au soir de la première journée de guerre, la moitié de l'aviation arabe est détruite. Et au soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes sont défaites. L'Egypte a perdu la Bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie a été amputée du plateau de Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

jeudi 26 février 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 10/30. Le deuxième jour





Notre ami a passé au centre une première nuit blanche. Il a tant pleuré, il ne savait pas que son sort serait ainsi : vivre avec des campagnards provenant de classes non mathématiques. Il était dans une situation bloquée et ennuyeuse. Ce qui l’a poussé à hésiter entre deux choix qui n’en ont pas un troisième. Soit qu’il fait marche arrière et retourne à la maison paternelle mais il a beaucoup peur de son père, ou bien soit qu’il accepte la nouvelle situation telle qu’elle est, mais il doit subir les conséquences qui vont sûrement surgir dans un proche futur. Mais enfin, vers l’aube il a rejeté le premier choix et a cédé au dernier choix, celui d’être stagiaire au centre de formation pendant neuf mois.

I
l n'a dormi que deux heures lorsque le moniteur le réveilla en applaudissant avec les deux mains et en criant à haute voix : c’est l’heure, réveillez-vous bande de chômeurs. Il était six heures du matin, dehors il faisait encore un ciel noir perturbé par quelques rayons rouges du soleil levant qui est juste vient d’apparaître du côté Est. Tous les stagiaires partageant le dortoir, ils étaient au nombre de huit, se sont réveillés et, grande serviette à l’une des deux mains et à l’autre main tous les produits nécessaires au soin quotidien de propreté, se sont dirigés vers la douche collective pour faire leur toilette et prendre un bain chaud indispensable pour ce début d’automne.

A
sept heures du matin, tout le monde est au réfectoire pour prendre leur petit déjeuner qui est composé d’un verre de café au lait chaud, du beurre, de la confiture d’abricot et du pain. Le système de restauration, c’est que les stagiaires prennent leurs places aux tables et automatiquement sont servis par des agents cuisiniers. Après ce petit festin, les stagiaires retournent à leurs chalets pour se munir de leurs livres et cahiers et se rendent aux classes pour étudier sous la présence d’ingénieurs déguisés en professeurs.

C
omme les cours n’ont pas encore commencé pendant ce deuxième jour, tous les stagiaires ont été invités à se rendre à un bureau, sorte d’infirmerie, en vue d’être consultés minutieusement par un médecin, qui devint par la suite, au bout de sept ans de cet évènement, ministre de la santé. Disons, après la fin de ces consultations médicales, il s’est avéré que la santé de tout le monde est parfaite et répond tout à fait aux conditions sanitaires exigées par l’administration du centre.

P
endant ce deuxième jour, les stagiaires se sont présentés entre eux et ont fait connaissance et se sont dispersés en groupe dans la vaste cour du centre. Ils proviennent de toutes les régions du pays. Ils étaient très contents et satisfaits. Pour eux c’est une grande chance qui leur a été souri d’avoir être réussi au concours d’entrée au centre sachant que par la suite ils vont travailler et gagner de l’argent pour aider leurs pauvres familles privées du minimum des conditions de la dignité.

C
e qui est remarquable dans ce centre à cette époque, c’est que l’ensemble des stagiaires sont de sexe masculin. Le sexe féminin est exclu de cet échantillon. La mentalité des dirigeants, décideurs en terme d’emploi, était archaïque et leurs raisonnements jugent que la femme ne pourra jamais exercer en tant que technicienne dans des chantiers du fait qu’elle est faible de nature. Aujourd’hui ce faux raisonnement est aboli car la plupart de ces raisonneurs sont morts, et la femme a dépassé de loin le stade de technicienne pour être nommée à la tête de grands ministères.

lundi 23 février 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 09/30. La nourriture, la bourse, le sport et les études


Il fut dix-neuf heures quand la sirène du centre sonna annonçant que le dîner est prêt et que les stagiaires sont invités à rejoindre le réfectoire et qu’ils vont être bientôt servis. Comme les autres stagiaires, notre ami se dirigea à l’emplacement dudit réfectoire.

L
e réfectoire, de forme rectangulaire, bâti en béton armé sur un unique rez-de-chaussée, jouxtait les chambres qui servaient de dortoir à des techniciens âgés et qui par la suite vont être affectés à la gendarmerie. Les moniteurs, qui furent au nombre de trois, détinrent à eux seuls une table d’où, en mangeant à leur tour, ils contrôlèrent les stagiaires qui étaient cinq par table.

L
es menus, qui ont été servis durant la période de stage de neuf mois, étaient variés et en général sont constitués d’hors d’œuvre, de plat du jour, de dessert et enfin de thé chaud ou de café léger. Ils étaient préparés avec soin selon les coutumes de la région. On dirait qu’on est dans un restaurant gastronomique dont la cuisine fut attachante et pleine d'idées.

E
n plus de la nourriture et de la médiocre bourse mensuelle, il y avait le sport qui s’effectuait pendant une heure d’une manière continue chaque jour. A six heures du matin les stagiaires sont tenus de courir pendant une demi-heure en petite foulée accompagnée de mouvements sportifs. Quant à l’autre demi-heure, elle était réservée à d’autres activités sportives pratiquées en faisant des exercices intensives visant à muscler le corps dans le but que ces stagiaires vont être désignés en tant que techniciens de génie civil dans de grands chantiers.

P
our parler un peu du programme des études, on pourrait dire que la formation était partagée entre deux volets. Le premier englobait tout ce qui a trait à la théorie tels que les mathématiques, la physique, le langage, la traduction, le dessin bâtiment, le croquis côté, le métré. Ce premier volet est complété par une deuxième partie qui est sous forme d’expériences de terrain en matière d’hydraulique, de routes et de génie civil. Il y a un autre point qu'il ne faut pas négliger ou omettre, c'est celui du corps enseignant. Ce corps était constitué non pas par de vrais professeurs mais par des ingénieurs de l'administration qui viennent donner des cours au centre d'une manière temporaire contre une vacation mensuelle.

C
’est ainsi que notre ami, en tant que stagiaire en génie civil, a acquis un ensemble des connaissances, techniques et méthodes de recherche, de conception, d'application ou de mise en œuvre utilisé par les techniciens des chantiers d'ouvrages d’art.

Les quatre paramètres, la nourriture, la bourse, le sport et les études vont faire l’objet de la constitution de la personnalité du jeune technicien qui se munira du sens pratique, du sens de contact et de l’endurance. En plus, le futur technicien sera le chef d’orchestre du chantier. Au début, il participe aux études techniques, analyse les plans d’architecte, évalue les besoins humains et recrute les équipes. Il choisit les outils, les matériaux, les méthodes de réalisation et sélectionne les différents sous-traitants. Il se charge également des démarches administratives nécessaires à l’ouverture du chantier.

vendredi 6 février 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 08/30. Le début d’un monde étrange


Une fois descendu du train, l’enfant prit un taxi et se dirigea vers la garçonnière qu’un de ses voisins du quartier partagent avec trois autres jeunes hommes. Il n’y avait personne à la garçonnière, ses occupants sont sur les lieux de leur travail. Ils étaient tous des fonctionnaires relevant de la municipalité. Ils exerçaient le métier de surveillant de chantiers qui consiste à contrôler la conformité des constructions à usage d’habitation avec les plans établis et dressés par des architectes.

N
otre ami posa ses bagages par terre devant la porte de la garçonnière, sise au premier étage d’un ancien immeuble qui, au moment du protectorat, servait de résidence pour le commissariat de ce quartier européen où résidaient les diasporas espagnoles, portugaises et italiennes. Il a attendu jusqu’à midi dépassé d’une demie heure, et voilà son voisin qui montait l’escalier avec une autre personne, c’était l’un des occupants de ce petit appartement. Après les chaleureuses salutations avec les arrivés, le voisin invita l’enfant à pénétrer au studio.

L
a garçonnière est constituée, en plus d’un petit salon qui est en face de l’entrée principale et une chambre que les occupants utilisent comme chambre à coucher, d’une cuisine bien bricolée où récemment est implantée une étroite toilette. Les trois pièces sont alignées et cela suggère l’idée que toute cette construction n’est autre que l’architecture d’un ensemble de bureaux d’un commissariat qui a vu le jour pendant un passé lointain. Les quatre occupants du logement, avec leur entente, forment une structure familiale commune et solide malgré que leurs origines sont différentes.

A
près avoir partagé le repas avec les quatre jeunes hommes, le voisin conduit l’enfant au centre des techniciens de formation professionnelle en génie civile et le quitta en lui annonçant qu’il informa son père du lieu du centre . Vraiment, c’est un centre d’une grande superficie, collée à un fleuve et constituée d’un pavillon construit en béton armé qui servait d’habitation pour quelques stagiaires et de réfectoire pour l’ensemble des stagiaires et dix chalets en préfabriqués dispersés entre dortoirs, classes d’études et bureaux d’administration et logements pour le directeur du centre et ses collaborateurs. En plus de ces constructions, il y a un terrain de football, deux terrains de basket et d’autres emplacements conçus pour d’autres genres de sport.

A
près avoir fourni le dossier d’inscription à un agent de l’administration du centre, un moniteur, ex-stagiaire, classé parmi les trois premiers de la dernière promotion des techniciens, guida l’enfant vers l’un des quatre dortoirs réservés aux stagiaires dont le nombre ne dépassait pas cinquante adolescents. Il lui affecta un lit et toute la literie dont l’enfant en a besoin et l’informa que le dîner sera servi vers dix-neuf heures. La plupart des stagiaires furent des campagnards et provinrent de classes non mathématiques. Cette donne rendit l’enfant malheureux puisque son origine est d’une grande ville et sa formation de base est purement mathématique. Cette situation qui était pour lui catastrophique lui apparaît comme le début d’un monde étrange et fantastique qui n’exista que dans son imagination illimitée.