lundi 4 février 2008

- Une famille de mon village: Conclusion




Après l'écriture et la lecture de cette histoire sociale, "une famille de mon village" que je vienne d'exposer en une introduction, trente épisodes et la présente conclusion, je tiens toujours à dire qu'elle est de la pure imagination. Toute ressemblance avec des faits réels ou des personnes aussi réelles n'est que de la fiction, de l'invention irréelle et de la coïncidence fortuite des circonstances.

Le principal, est-il légitime de poser la question suivante:

- Sommes-nous parvenus à notre objectif, qui a tenu au début, à illustrer un modèle de changement social à travers la vie quotidienne d'une famille traditionnelle dont sa dernière génération a pu atteindre la modernité avec ses innovations positives?

Essayons au moins de voir, à travers les trente épisodes exposés, la présence des facteurs et conditions du changement social, déjà cités à l'introduction.

Disons, que la population du village a connu une expansion démographique due à l'immigration interne de campagnards qui fuient la pauvreté ou de grands commerçants éveillés par la recherche du capital. En plus, le développement du secteur médical au sein du village par ces médecins et ses cliniques a favorisé cette explosion démographique en diminuant la mortalité et en augmentant le facteur de la fécondité.

En plus, le site du village a été très favorable à l'apparition d'une forte infrastructure économique, touristique et industrielle.

D'ailleurs, en ce qui concerne le secteur touristique, plusieurs projets ont vu le jour. On a construit et inauguré des complexes touristiques, de grands hôtels, des motels, des restaurants et autres constructions à des fins touristiques. La tâche de chaque entité a été concrétisée par l'offre aux touristes, internes ou étrangers, des services de haute qualité.

Sur le plan industriel, il y a l'implantation au village d'une industrie de transformation dont l'usine de textile de Hadj Abdallah n'est qu'un exemple. Ces moyens de production ont attiré une main-d'oeuvre importante spécialisée qui a été aussi soumise indirectement à ce changement social.

Avec cet amalgame socio-économique, les valeurs culturelles de la population villageoise ont changé aussi. Les gens commencent a délaissé certains rites, hérités des ancêtres, pendant les fêtes. De même, le modèle de valeurs culturelles importées de l'Occident a été attrayant et a eu son effet sur les villageois.

D'autre part, n'oublions pas que le politique a joué son rôle aussi et a réussi à propager au public villageois ses idéologies. C'est ainsi que des associations de personnes se sont constituées en vue de création d'actions politiques, ce qui a généré l'instauration de sections relevant de grands partis politique

Comme, le village a connu des conflits et aussi des contradictions engendrés par l'apparition de dérapages sous forme de déviations écartant de ce qui est normal et habituel vers ce qui est exclu par la société, de dualités entre le traditionnel et le moderne, de crimes dont le modèle est nouveau et de spéculation sur tout ce qui est commercial.

Enfin, pourrions-nous conclure en affirmant que le changement social a transformé la famille traditionnelle et étendue du village imaginé en une drôle de famille nucléaire qui n'a aucun lien avec la modernité. Car ce concept de modernité, qui est est à la fois philosophique et sociologique, est avant tout le projet d’imposer la raison comme norme transcendantale à la société.

- Une famille de mon village: 30/30. Mariage de Youssef et Loubna

En apprenant l'assassinat de Hadj Abdallah, toute la population villageoise est triste. Les gens du village, famille, amis, autorités locales et autres, disent que le défunt était un grand bienfaiteur, il était très généreux. Tout le monde l'aimait. C'est une grande perte qui ne sera jamais récompensée, non pas seulement pour les villageois mais aussi pour l'avenir du village où l'activité touristique s'est réduite avec le terrorisme.

Toute la famille Hadj Abdallah est en deuil. Elle vient d'être bouleversée par la perte d'un être cher. Elle passe successivement par trois phases : choc, dépression et adaptation. Elle n'a pas cru la nouvelle de l'assassinat.

A l'annonce de ce décès, Lalla Fatima a été l'objet de paroles étouffées et de surgissement de cris de douleur et n'a cessé de pleurer en compagnie d'autres femmes. Puis, elle a traversé une phase de déni de la nouvelle, un refus absolu d'y croire. Des troubles affectifs se manifestent également chez elle, avec une perte de l'attention et de la concentration. En tant que croyante, elle n'a pas cessé de prier pour celui qu'elle a tant aimé.

Par contre, les autres membres de la famille étaient occupés par la préparation avec soin de la cérémonie religieuse permettant d'entamer le travail de deuil. Ils ont installé de grandes tentes dans le jardin de la villa pour y accueillir les gens qui présentent les condoléances. Ils ont chargé un traiteur pour faire nourrir ceux qui témoignent de regrets et de sympathie devant cette grande douleur. De même la famille a décidé de fermer pendant trois jours l'usine de textile et les boutiques de tissus.

Deux jours après l'assassinat du défunt, les autorités locales ont délivré à la famille Hadj Abdallah le cadavre renfermé dans une grande caisse en bois. Le docteur du village a averti la famille que la toilette du défunt s'est déjà faite avec grande pudeur.

Avant le coucher du soleil, la famille a procédé à son inhumation au cimetière des martyrs du village. Le cortège comprenait une centaine de personnes. En plus des membres de la famille, ont participé à cette cérémonie ses amis, les autorités locales, des membres de son parti politique, des parlementaires et d'autres personnes inconnues.

L'enterrement a été présidé par le responsable de la mosquée centrale du village, appelé par les croyants musulmans l'imam et les proches de la famille. Tout le monde récite le Coran. Enfin le cadavre est enterré de telle manière que son regard porte vers La Mecque.

Trois jours après l'enterrement, tout le monde s'en va, il ne reste dans la villa que Lalla Fatima, Loubna, Youssef et Aïcha, l'amie de la vie. Les quatre ont décidé de vivre ensemble leur reste de vie, ils ont juré de ne jamais se séparer. Loubna et Youssef commencèrent à appeler les deux mémères "maman", on dirait qu'ils sont des jumeaux, nés d'un même accouchement, mais ils sont autorisés à s'aimer.

Cent jours se sont écoulés depuis la mort de Hadj Abdallah. Ses membres héritiers de sa famille ont partagé à l'amiable et selon la loi musulmane l'ensemble de l'héritage. En s'associant, Loubna et sa mère Lalla Fatima ont eu la part du lion, ils ont hérité l'usine.

Pendant l'été de cette année, un mariage symbolique a uni les deux amoureux Youssef et Loubna. La famille n'a pas voulu célébrer un grand mariage par tristesse à cause de ce qui s'est passé au printemps. Elle n'a invité, à cette cérémonie, que les proches parents.

- Une famille de mon village: 29/30. Hadj Abdallah assassiné


Immédiatement après quelques minutes de cet attentat-suicide, une commission d’enquête, conduite par un représentant du ministère de l'intérieur, a été mise sur pied pour devoir enquêter sur l’attentat et recueillir les détails de ce fait terroriste.

D'abord, elle est allée visiter le théâtre des opérations, où les membres de la commission ont décelé des indicateurs pertinents pouvant clarifier les résultats de l'enquête et permettant d'obtenir une vue d'ensemble de la situation.

Ensuite, elle a procédé à une cinquantaine d’entrevues avec des personnes soient blessées, suspectes ou étaient sur les lieux du drame au moment du déclenchement de l'opération meurtrière.

Il est à noter que lors de ce jour, le porte-parole du ministère de l'intérieur a déclaré que la police du pays a arrêté un jeune homme barbu soupçonné d'avoir fait partie de ce complot qui visait à tuer le maximum de citoyens innocents. Ce kamikaze, âgé de 22 ans, a expliqué qu'il est membre d'un groupe de cinq porteurs de bombes chargés de tuer les passants dans les rues.

D'autre part, en rentrant tard chez lui, ce même jour, Hadj Abdallah, tout peureux, s'adressa à Lalla Fatima, après l'avoir salué, et lui dit:

- Dis-moi, as-tu vu les informations d'aujourd'hui à la télévision?
- Non, j'étais un peu occupée cette journée à la cuisine. Mais pourquoi cette question? Répondit-elle
- Oh, c'est affreux et douloureux, ce qui s'est passé à la capitale économique du pays, répliqua-t-il
- Je n'ai rien compris, dis-moi ce qui s'est passé, demanda-t-elle
- Un attentat-suicide a eu lieu au centre de la capitale économique et a laissé derrière lui des morts et des blessés, répondit-il
- Oh, les criminels n'ont pas de pitié envers les innocents, rétorqua-t-elle
- Oui, tu as raison. Bon, prépare-nous un verre de thé, c'est le moment idéal de le boire, ordonna-t-il

Après avoir bu du thé chaud à la menthe fraîche, Hadj Abdallah demanda à Lalla Fatima de lui préparer sa valise en lui annonçant qu'il voyagerait, de bonne heure le lendemain, à la capitale économique. Puis il alla se coucher tôt.

A vrai dire, ce déplacement effectué par Hadj Abdallah n'était point un voyage d'affaires. Il s'agit exactement d'une invitation de la part du vieil Hindou à La Nonna, un restaurant italien très connu par sa spécialité en pizza dont l'art tient dans l'audace de modifier la pâte, de varier les sauces tomate et d'imaginer une garniture originale.

Juste en arrivant devant ce fameux restaurant, un tueur à gages, tenant un pistolet à la main gauche, l'orienta vers Hadj Abdallah et tira avec violence formelle plusieurs balles sur sa tête en lui disant voilà le cadeau que tu mérites. Puis il monta dans une voiture conduite par une autre personne et les deux s'enfuirent vers une direction inconnue. Quant à Hadj Abdallah, il tomba par terre et succomba de mort très rapide.

La mort subite de Hadj Abdallah resta une énigme éternelle et incompréhensible, elle présenta une grande difficulté pour sa non résolution. Plusieurs versions diversifiées sont référencées comme hypothèses:

- Il a été liquidé par la maffia pour qu'il n'y aurait plus de traces sur les manoeuvres de cette organisation clandestine dans le pays.
- La DST a su ses liens avec l'attentat-suicide et l'a tué pour qu'il n'y aurait pas de répercussions négatives sur le pays selon le plan politique surtout c'était un ex-parlementaire .
- Il a été assassiné par des adversaires concurrentiels parce qu'il monopolise le marché du textile
- Peut-être qu'i il a été abattu par l'un des kamikazes
- Peut-être, aussi qu'il a été massacré par un membre de sa proche famille pour une question de vengeance.


Tout ce qu'on pourrait dire pour le moment est que Hadj Abdallah a quitté ce monde sans qu'il sache que Youssef n'est pas son fils biologique et que Loubna est sa vraie fille. Cette vérité est connue par tous ses proches, Lalla Fatima, Loubna, Youssef, Aïcha et ses autres six filles. Il est le seul qui ignore cette réalité frappante. Personne n'a eu l'audace d'oser l'affronter et de lui révéler ce grand secret avec toute bravoure.

- Une famille de mon village: 28/30. Attentat-suicide à la capitale économique


Comme il a été convenu, nos amis, les dix jeunes, sont arrivés en Hollande par avion. A leur arrivée, Ils ont été accueillis à l'aéroport international d'Amsterdam par un représentant de l'Institution van der Velde. Ce dernier les a amené à l'internat de cette école de tissage.

A cette école, ils ont rencontré un vieux barbu qui les a incité à faire leur devoir de prière. Après la prière, le vieux barbu leur a proféré un discours religieux se rapportant sur des idées de la patience en Islam.

C'est ainsi, que chaque soir, après la dernière prière de la journée en cours, les jeunes reçoivent quotidiennement des cours sur les méthodes efficaces de s'approcher de Dieu, de l'histoire des martyrs dans l'Islam, sur la temporalité limitée de la vie terrestre, sur les grands ennemis de l'Islam, comment les combattre et d'autres idées visant à les mettre dans le bain du terrorisme sans que les jeunes s'en rendent compte.

Une année après, les dix jeunes sont convaincus par les discours du vieux barbu. Eux aussi sont devenus des barbus. Ils sont prêts à mourir pour la cause islamique et pour l'Islam. La direction de la maffia a retenu à Amsterdam les cinq brillants, de cette promotion, en théorie pour professer la théorie criminelle à de nouveaux futurs kamikazes. Quant aux autres cinq jeunes, ils étaient envoyés comme de la marchandise à des camps d'entraînement à Afghanistan pour se transformer en bombes humaines. Une fois bien entraînés, les kamikazes retournent à leur pays d'origine pour mourir et tuer des innocents en faveur de la maffia.

D'autre part, par un beau jour du printemps, la télévision de la première chaîne nationale du pays vient d'annoncer:

"Quatre personnes ont été tuées et plus de vingt autres blessées dont sept sont dans une situation grave suite à un attentat-suicide à la capitale économique. Il s'agit d'un attentat-suicide meurtrier commis par un kamikaze au centre de la ville. Pour le moment, cet acte criminel est attribué par les autorités locales à la branche maghrébine d'Al-Qaïda".

Cet attentat-suicide a suscité l'ire de la population envers le gouvernement. On commença à sentir que l'Etat est faible, il est incapable de garantir la sécurité au peuple. Les gens simples disent que la politique gouvernementale laisse à désirer. Le pays n'a pas l'homme convenable à la place convenable. C'est l'anarchie totale qui règne. Les parlementaires ne sont pas élus à partir des urnes selon un vote démocratique et responsable. Les membres du gouvernement sont désignés sur mesure. Les responsables sont nommés à partir de manipulation se basant sur des rapports du clientélisme.

Tout ce panorama de politique générale aboutit à la décadence en creusant un profond fossé entre les pauvres et riches. Les pauvres s'appauvrissent de plus en plus, leur pouvoir d'achat deviendra négatif, leurs enfants, même diplômés de diplômes pointus, ne trouvent plus de travail, leur sort est le chômage permanent. Par contre les riches suivent un chemin de la ruée vers la richesse prohibitive, leurs enfants détiennent d'une main ferme toutes les responsabilités du pays, on les croise soit au secteur privé soit au secteur public.

Hadj Abdallah fait partie de la catégorie riche. En dépit de sa médiocre formation, il reste un élément qui fait tout et qui est partout. Ses proches n'ont pas le moindre souci d'argent, ils sont tous riches, ils mènent une vie très paisible. Et pourtant, ce parlementaire contribue à l'alimentation du pays en terrorisme. N'est-ce pas légitime d'avouer que c'est lui qui a recruté ces kamikazes qui ont reçu une formation terroriste en Afghanistan et qui ont semé la panique au sein des pauvres en s'explosant au milieu de la foule.


dimanche 3 février 2008

- Une famille de mon village: 27/30. Recrutement de futurs kamikazes


Avant de regagner son village, Hadj Abdallah est allé voir le vieil hindou dans sa boutique pour lui dire au revoir. Ce dernier lui a remis une enveloppe cachetée et fermée contenant une petite note confidentielle émanant de la Hollande.

Tout seul dans sa chambre à l'hôtel Palace, Hadj Abdallah a ouvert l'enveloppe et a lu la note confidentielle. Puis il la déchira et la brûla pour ne pas laisser de traces et il jeta les cendres dans les toilettes. Il s'agit d'une note, signée par Adriano, maffioso d'origine du sud italien, installé à Amsterdam et chargé du suivi des opérations maffieuses en Afrique. Elle contenait une série d'instructions maffieuses strictes invitant Hadj Abdallah à les appliquer méticuleusement en secret.

La note confidentielle n'était qu'un programme échelonné sur trois actions terroristes essentielles:

D'abord, il s'agit de recrutement de futurs kamikazes dont l'âge oscille entre 18 et 24 ans et qui sont issus de familles misérables marginalisées. Hadj Abdallah doit les aider à recevoir une formation de lavage de cerveau en Afghanistan. Ces jeunes vont servir pour la maffia comme des bombes humaines prêtes à se faire sauter au milieu des foules en cas de besoin.

Ensuite, la terreur et la peur seront semées au sein de la grande majorité de la population. L'Etat avec son gouvernement s'affaibliront et céderont aux demandes extérieures sur le plan politico-économique, le social deviendra très fragile et c'est l'anarchie qui caractérise toute la société.

Enfin, la maffia entre en action et envahit la société et fait son jeu de commercialisation de la drogue sous ses différentes catégories provenant de l'Amérique Latine et de vente clandestine des armes fabriquées par des usines dépendant des maffias des pays de l'Est de l'Europe.

Vers seize heures de l'après-midi, Hadj Abdallah est arrivé au village après avoir quitté la capitale économique aux environs de midi. Il a rendu visite à toutes ces boutiques, c'est une routine de contrôle et d'inspection qu'il faisait toujours chaque fois qu'il voyage. Puis, il est allé voir Youssef à son bureau à l'usine de textile avec qui il a eu une conversation sur le fonctionnement de l'usine pendant son absence. Enfin, il est rentré à sa villa où Lalla Fatima l'attendait avec impatience, on dirait que c'est une vieille amoureuse qui pensait à sa jeunesse.

Après quelques minutes de son arrivée à la villa, Il a pris une douche tiède et a demandé à Lalla Fatima de lui préparer du thé avec de la menthe. En buvant son verre thé chaud, il lui a raconté comment il a séjourné à la capitale économique. Lalla Fatima, l’interrompit en lui disant qu’elle a suivi la séance parlementaire relative à la lutte contre la drogue et a vu son intervention qui était formidable selon son avis.

A dix-neuf heures, Hadj Abdallah sortit de la villa et alla à la mosquée pour faire la dernière prière de la journée en groupe. Il contacta, son ami, le responsable de la mosquée et lui demanda de lui indiquer des personnes du village parmi les franges les plus pauvres ou les moins éduquées, il en a besoin de cette main-d'œuvre pour les recruter en tant qu’ouvriers à son usine. Ils doivent avoir des caractéristiques psychologiques qui répondent strictement aux sentiments d’infériorité, d’humiliation et d’injustice.

Une semaine s'est écoulée, le responsable de la mosquée contacta par téléphone Hadj Abdallah pour le mettre au courant qu'il a une liste d'une dizaine de jeunes répondant positivement aux particularités exigées et sollicitant un travail à l'usine. Ce dernier a demandé à ce que ces personnes doivent se présenter le lendemain à son usine se munissant des pièces justificatives de leur identité accompagnées d'une demande d'emploi.

De bonne heure le lendemain, de jeunes garçons au nombre de quarante cinq, à la file, tenant à leur main, gauche ou droite, des enveloppes, se sont rassemblés devant l'entrée principale de l'usine du textile, ils attendaient l'arrivée de Hadj Abdallah. L'agent de sécurité leur a dit que le patron arrivera d'une minute à une autre, il ne tardera pas à venir. Il a reçu des instructions pour les mettre en ordre, l'un derrière l'autre. Ces jeunes ont l'allure d'être des campagnards qui ont émigré leurs patelins et qui souffrent de la pauvreté.

A neuf heures, Hadj Abdallah est apparu dans sa Mercedes conduite par son chauffeur personnel. Aussitôt arrivé, il a ordonné à Loubna de vérifier leurs papiers et d’en choisir parmi eux les dix meilleurs selon des critères arrêtés par lui-même. A la fin de la journée Loubna présenta à son patron les dix garçons retenus. En plus, des caractéristiques exigées, ils donnent l'impression qu'ils parlent peu, ils ne sont pas bavards, on dirait qu'ils sont renfermés sur eux-mêmes.

Lors de cette réunion avec les nouveaux recrutés, Hadj Abdallah a prononcé un bref discours. Il leur a souhaité la bienvenue et il leur a demandé d'être armés en sérieux comme ils doivent écouter attentivement leurs chefs immédiats dans l'exercice de leur fonction. De même, il leur a mis au courant qu'ils feront l'objet d'un voyage à l'étranger en vue de se former en métier du tissage moderne pendant une durée de deux ans. Il leur a promis que les frais de leur transport et de leur séjour seront à la charge de l'administration de l'usine. Enfin il leur a accordé un congé de trois jours pour prendre les dispositions nécessaires afin de se préparer à ce stage.

Avec les interventions de Hadj Abdallah, dix passeports ont été falsifiés avec de faux noms ainsi que les visas ont été établis en un temps record, deux jours seulement ont suffi pour cette opération. La destination des stagiaires sera d'abord la Hollande. Ensuite, on procédera à une sélection très minutieuse et on choisira cinq candidats pour les virer à Afghanistan. Dans ce malheureux pays, ces jeunes seront soumis à une formation terroriste poussée dans des camps montagnards d'entraînement situés entre les frontières d'Afghanistan et du Pakistan. Ces futurs kamikazes recevront une double formation, théorique de lavage de cerveau et pratique pour servir comme des bombes humaines.

Le recrutement de futurs kamikazes est fait sur la base d'un Islam expressément erroné. Un Islam imaginé et ficelé par de grands théoriciens terroristes qui ont de sérieux problèmes avec leur Etat sur le plan politico-religieux. On essaie d'approcher ces jeunes victimes, de la pauvreté et de l'ignorance, de la mort et de les adapter à mourir en tuant des innocents. On leur dit que la meilleure chose dans cette vie terrestre est de mourir jeune en martyr. La maffia utilise ces bombes humaines à des fins commerciales et criminelles, elle s'en fiche des considérations religieuses ou politiques.

vendredi 1 février 2008

- Une famille de mon village: 26/30. Projet de loi relatif à la lutte contre la drogue au parlement

Pour Hadj Abdallah, c'est le troisième jour de séjour à la capitale économique du pays. Ce jour là, Il est constamment occupé. Pendant le matin, il va prendre part à la séance plénière du comité de la sécurité relevant du parlement. Il interviendra devant les députés, au cours de l'après-midi, lors de la discussion du projet de loi relatif à la lutte contre la drogue au parlement.

D'autre part, n'oublions pas que la veille, Hadj Abdallah a veillé une soirée en compagnie du vieux hindou au restaurent de l'hôtel Palace, hôtel de renommée mondiale avec la qualité de ses services. Il est connu par son personnel multilingue. De même au premier étage de sa résidence, un bar est disponible pour rafraîchir les visiteurs et les désaltérer en leur offrant des boissons alcooliques, des jus de fruit et des sodas.

Pour les clients, on a mis à leur disposition des cabanes de sauna où ces derniers profitent pleinement de leurs moments de détente. Quelle que soit la durée de séjour de l'hébergé, il n'aura pas besoin de sortir, tout dont il a besoin est mis à sa disposition. Il y a la laverie, le service de baby-sitting en supplément, les cartes wifi pour l'Internet, le parking, la piscine chaude, les animaux sont acceptés et d'autres services.

Au cours de leur discussion, les deux hommes ont mis l'accent sur deux points essentiels, sur l'organisation maffieuse de la drogue et de sa distribution en Europe Occidentale via l'Afrique du Nord et sur l'armement clandestin destiné à quelques pays africains en guerre sur le sol de la République Démocratique du Congo.

Le vieil hindou a expliqué à Hadj Abdallah la façon dont la maffia opère au sein de l'Afrique. Il a même donné les grandes lignes du prochain programme maffieux, élaboré à un haut niveau à Genève, qui sera lancé incessamment dans ce vaste continent. Il a ajouté que les supérieurs de l'organisation comptent beaucoup sur le dynamisme de Hadj Abdallah et de sa participation au programme fixé par les ténors de la maffia.

En résumé, le vieil hindou a fait un petit discours où il a souligné les méthodes de travail de la maffia. Cette organisation commence par prospecter le terrain où ses opérations ultérieures auront lieu. En fonction des résultats obtenus, elle emploie l'une des méthodes étudiées d'avance à partir de modèles préétablis par des spécialistes.

Pour le cas de l'Afrique du Nord, où la religion islamique est dominante et la démocratie est absente et altérée, la maffia utilise des personnes politico-religieux à tendance islamiste en vue de créer une atmosphère instable et perturbée. Dans ce cadre général, L'Afrique du Nord est devenue un paradis des narcotrafiquants. C'est la principale plaque tournante pour le trafic de cocaïne entre l'Amérique latine et l'Europe. On peut dire la même chose pour l'Afrique de l'Ouest qui joue le même rôle en ce qui concerne le trafic des armes.

Cet entretien d'échanges d'informations maffieuses s'est déroulé la veille. Pour, ce jour, Hadj Abdallah devra jouer le rôle d'un caméléon qui change de teinte à chaque endroit. Il devrait se comporter en une personne versatile, qui change facilement d'opinion. La veille, il était avec le trafic de la drogue, aujourd'hui il doit soutenir et défendre le projet de loi relatif à la lutte contre la drogue au parlement.

Toutefois, c'est exactement ce qui s'est passé. Pendant la matinée Hadj Abdallah a pris part à la séance plénière dudit comité de la sécurité où le ministre de l'intérieur était aussi présent avec quelques membres de son cabinet. Au cours de l'après-midi, la parole a été donnée à Hadj Abdallah à la chambre des représentants pour présenter le point de vue de l'équipe de son parti politique.

En prenant la parole, Hadj Abdallah a mis l'accent sur la positivité du projet de loi relatif à la lutte contre la drogue et a invité tous les membres du parlement à voter réellement pour cette loi. Il a ajouté que la consommation de la drogue au pays présente un grand danger pour son progrès et son développement. Le commerce de la drogue est en croissance constante d'après le constat d'un certain nombre d’indicateurs dictés par le ministère de l'intérieur, à savoir:

- La hausse du nombre des interpellations en 2007 atteint un niveau record (2014 interpellations).
- L’âge moyen de l’usager est en baisse depuis plusieurs années (29 ans en 2007).
- Cette évolution se traduit par la présence massive des 21-25 ans (1635 interpellations). Par ailleurs, 70 % des interpellations (1 975) pour usage de cocaïne concernent les usagers de 21 à 35 ans.
- Le nombre d’étudiants et de lycéens concernés augmentent chaque année : 2 095 en 2005, 4 101 en 2006 et 9 713 en 2007.
- Les usagers "sans profession" sont les plus nombreux 35 % du total.
- L’usage est masculin à 90 %.

Enfin, Il faisait presque vingt deux heures lorsque le parlement a voté positivement pour cette loi antidrogue. Hadj Abdallah, fatigué, a quitté les lieux du parlement en direction de l'Hôtel Palace pour en profiter d'une calme relaxation.