lundi 4 février 2008

- Une famille de mon village: 30/30. Mariage de Youssef et Loubna

En apprenant l'assassinat de Hadj Abdallah, toute la population villageoise est triste. Les gens du village, famille, amis, autorités locales et autres, disent que le défunt était un grand bienfaiteur, il était très généreux. Tout le monde l'aimait. C'est une grande perte qui ne sera jamais récompensée, non pas seulement pour les villageois mais aussi pour l'avenir du village où l'activité touristique s'est réduite avec le terrorisme.

Toute la famille Hadj Abdallah est en deuil. Elle vient d'être bouleversée par la perte d'un être cher. Elle passe successivement par trois phases : choc, dépression et adaptation. Elle n'a pas cru la nouvelle de l'assassinat.

A l'annonce de ce décès, Lalla Fatima a été l'objet de paroles étouffées et de surgissement de cris de douleur et n'a cessé de pleurer en compagnie d'autres femmes. Puis, elle a traversé une phase de déni de la nouvelle, un refus absolu d'y croire. Des troubles affectifs se manifestent également chez elle, avec une perte de l'attention et de la concentration. En tant que croyante, elle n'a pas cessé de prier pour celui qu'elle a tant aimé.

Par contre, les autres membres de la famille étaient occupés par la préparation avec soin de la cérémonie religieuse permettant d'entamer le travail de deuil. Ils ont installé de grandes tentes dans le jardin de la villa pour y accueillir les gens qui présentent les condoléances. Ils ont chargé un traiteur pour faire nourrir ceux qui témoignent de regrets et de sympathie devant cette grande douleur. De même la famille a décidé de fermer pendant trois jours l'usine de textile et les boutiques de tissus.

Deux jours après l'assassinat du défunt, les autorités locales ont délivré à la famille Hadj Abdallah le cadavre renfermé dans une grande caisse en bois. Le docteur du village a averti la famille que la toilette du défunt s'est déjà faite avec grande pudeur.

Avant le coucher du soleil, la famille a procédé à son inhumation au cimetière des martyrs du village. Le cortège comprenait une centaine de personnes. En plus des membres de la famille, ont participé à cette cérémonie ses amis, les autorités locales, des membres de son parti politique, des parlementaires et d'autres personnes inconnues.

L'enterrement a été présidé par le responsable de la mosquée centrale du village, appelé par les croyants musulmans l'imam et les proches de la famille. Tout le monde récite le Coran. Enfin le cadavre est enterré de telle manière que son regard porte vers La Mecque.

Trois jours après l'enterrement, tout le monde s'en va, il ne reste dans la villa que Lalla Fatima, Loubna, Youssef et Aïcha, l'amie de la vie. Les quatre ont décidé de vivre ensemble leur reste de vie, ils ont juré de ne jamais se séparer. Loubna et Youssef commencèrent à appeler les deux mémères "maman", on dirait qu'ils sont des jumeaux, nés d'un même accouchement, mais ils sont autorisés à s'aimer.

Cent jours se sont écoulés depuis la mort de Hadj Abdallah. Ses membres héritiers de sa famille ont partagé à l'amiable et selon la loi musulmane l'ensemble de l'héritage. En s'associant, Loubna et sa mère Lalla Fatima ont eu la part du lion, ils ont hérité l'usine.

Pendant l'été de cette année, un mariage symbolique a uni les deux amoureux Youssef et Loubna. La famille n'a pas voulu célébrer un grand mariage par tristesse à cause de ce qui s'est passé au printemps. Elle n'a invité, à cette cérémonie, que les proches parents.

Aucun commentaire: