vendredi 28 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 06/30. La voie du vrai avenir ciblé



Après avoir visité la boutique de son père où, le matin, il s’est entretenu avec lui, sur la question de son départ, l’enfant regagna le foyer, tout étourdi, pour rendre compte à sa belle-mère en vue de l’orienter vers le bon chemin. Après l’avoir écoutée et être informée de tous les détails de la rencontre, cette dernière lui a suggéré de rejoindre le centre de formation en génie civil, quel que soit le prix, en lui affirmant qu’elle est la bonne solution adéquate qu’il ne faut pas perdre de vue. Elle a ajouté qu’elle prête à financer une partie de l’opération de son départ du ménage de la famille s’il décide à partir.

En essayant de le convaincre à quitter le foyer, elle lui a expliqué que malgré les promesses de son père qui n’ont ni fond solide ni plateforme de soutenance durable, sa vie ne sera pas en roses, elle va être catastrophique. En ajoutant que le comportement actuel du père n’est que provisoire et passager. Une fois l’année scolaire commencera, cet homme va montrer sa méchanceté et va l’humilier et il pourra même le chasser de la maison. De cette manière, l’enfant va se trouver privé de ressources, de domicile et peu à peu marginalisé par la faim, le chômage, la misère et finira par être un clochard. Donc il vaut mieux d’en profiter de cette occasion d’or qui s’est présentée à lui et qui ne se renouvellera jamais.

En analysant les conseils de sa marâtre, l’enfant trouva une marge réelle de vérité dans la thèse qu’elle vienne d’avancer puisqu’il y a une forte corrélation entre la réalité invivable et ce qu’il en pense de son avenir. Il veut changer le système de sa vie actuelle, il cherche la liberté, la paix et il souhaite mener une vie stable. En tout cas, ses orientations sont logiques, ce qui l’encouragea à opter pour s’évader de la maison paternelle le plus tôt possible. Mais puisqu’il ne reste pour la date de la rentrée à l’école professionnelle que cinq jours, il est temps de consulter quelques amis voisins et collègues lycéens. Il a consulté trois amis et tous lui ont demandé d’être rationnel et responsable de ses actes en lui suggérant l’idée de s’évader du foyer tout en lui assurant qu’ils comprennent bien son cas.

Ce qui est surprenant est que les avis et conseils de la marâtre et de ses amis se concordent d'une manière très étroite. Il y a une unanimité, disons, quasi-totale sur son choix dont l’objectif est de rejoindre le centre de formation au détriment de renoncer à ses études de mathématiques au lycée. Donc l’enfant est appelé à déployer tous ses efforts en vue de commencer ses préparatifs pour un malheureux long voyage regrettable au bout des années qui vont se succéder.

Au fil des jours, ces derniers, vont lui montrer concrètement le vrai sens approfondi de l’humiliation au sein d’une administration caractérisée par l’anarchie sous plusieurs angles. L’enfant a perdu un avenir sûr et confortable, il va être confronté à de nombreux problèmes auxquels il va faire face. Il n’oubliera jamais qu’il avait la possibilité de pouvoir les éviter s’il aurait pu respecter les clauses du marché conclu entre son père et lui. Mais l’inexpérience est victorieuse dans ces circonstances de la vie d’un adolescent inexpert, il manque d’habileté et de savoir-faire. A l’âge de seize ans, il n’a pas de vision claire sur la vie et aujourd’hui il regrette de n’avoir pas consulté des gens mûrs qui auraient pu, à ce moment lointain, le guider vers le bon chemin menant à un avenir aisé.

A vrai dire, la voie du vrai avenir ciblé tourne autour de cet amalgame de composantes toutes réunies : la forte santé saine, la belle personne séduisante, la spécialité pointue, la culture générale éclairée, la stabilité continue et l’argent largement suffisant, en un mot le vrai bonheur durable et continu.

lundi 24 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 05/30. Discussion père-fils



Après avoir longuement réfléchi à l'action qu'il doit mener, l'enfant se dirigea à la boutique de son père en vue de créer un climat régné par une discussion père-fils, elle prendra la forme d'un échange de points de vue franc, clair et responsable.

Pendant le trajet, il rencontra un collègue du lycée, un brillant élève. Il lui raconta toute l'histoire, ce dernier le conseilla à regagner l'école de formation professionnelle en lui attestant qu'un technicien est celui qui commande l'ingénieur, il est son chef hiérarchique. A vrai dire ce collègue, l'a trompé, il n'a aucune notion ni sur le technicien ni sur l'ingénieur. Ayant entendu cette attestation, l'enfant s'est encouragé pour rejoindre l'établissement technique et professionnel.

Une fois arrivé devant la boutique, le père a été fortement surpris de voir en face de lui son fils qui ne lui a pas adressé la parole depuis presque trois mois successifs mais il l'accueilla froidement. L’enfant s’adressa, avec tout son courage, à son père et lui dit :
- Bonjour papa !
- Je t’avais auparavant ordonné de quitter le foyer, tu ne m’intéresses plus suite à ton échec cette année à tes cours de classe, riposta le père avec un ton à la fois agressif et sévère.
- Ecoutes mon père, ton ordre est strictement respecté, je viens justement te voir pour te dire adieu, je vais vous quitter tous, dit l’enfant avec un sang froid jamais utilisé.
- Bon ! Quelle est ta destination ? Questionna le père avec un air très préoccupé.
- Bref, je vais te raconter tout. Il faut que tu saches que j’ai réussi un concours et je suis admis à poursuivre une formation professionnelle en matière de génie civil à la capitale du pays. Le régime de l’établissement où je vais poursuivre mes cours de formation est interne, je serai logé et nourri durant la phase scolaire qui est programmée pour neuf mois. Après cette durée, je serai affecté à l’une des villes du pays pour avoir un poste de travail, expliqua l’enfant d’un ton sérieux

A cette explication inattendue, le père baissa la tête et perdit la grimace et tout en souriant s’adressa à son fils :
- Très bien, du mathématicien tu as opté pour te transformer en maçon ou en manœuvre de chantiers, je ne suis pas d’accord pour ton choix.
- Mon choix est basé sur des perspectives dont l’objectif vise à t’aider matériellement compte tenu du pouvoir d’achat de la famille qui, dernièrement, s’est détérioré, riposta l’enfant.
- Ecoutes mon enfant, je ne veux pas entendre cette fosse thèse. Il faut que tu saches que tant je suis en vie, je n’ai pas besoin de ton aide. Louange à Dieu, je mène une vie stable et équilibré et matériellement j’ai de quoi supporter les charges d’un foyer, objecta le père en invitant son fils à ne plus discuter avec lui de ces choses.

Puis le débat s’est prolongé entre les deux individus. Ils ont invoqué leur malentendu, ses origines et les solutions convenables qui s’adaptent à la création d’un nouveau système de relation familiale liant le père et le fils. Cet entretien s’est clôturé par un accord commun à la suite duquel l’enfant renoncera à son départ du foyer et s’engagera sérieusement à rejoindre ses cours du lycée. De sa part, le père s’est engagé à être plus affectif avec son enfant moralement et matériellement puis il lui a promis de lui acheter des habits neufs qui correspondront à son niveau scolaire.

Ce fameux marché a été conclu en présence d’un ami du père, un commerçant, qui s’est chargé d’accompagner l’enfant en vue de contrôler son inscription au lycée pendant ce début de l’année scolaire. Après quoi, l’enfant a quitté les lieux, en direction du foyer, tout en emportant avec lui deux pantalons neufs que le père vient de lui acheter, comme signe d’affection et pour l’encourager à ne pas quitter ledit foyer.

samedi 22 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 04/30. Changement dans les habitudes et dans les rôles



Le lendemain, l’enfant s’est levé de bonne heure, vers six heures et demie du matin, il en a l’habitude. N’est-il pas lui qui prépare quotidiennement le petit déjeuner pour tous les membres de sa famille tout en partant à l’école avec un ventre vide? Depuis son bas âge, sa marâtre l’a habitué à accomplir cette tâche féminine par force malgré que la société, à laquelle il appartient, soit masculine. Elle l’a pris régulièrement pour une petite bonne de ménage et son père était au courant de tout ce qui se passe mais il n’ose rien dire. On ne sait pas, son silence est-ce par faiblesse ? Ou bien derrière ce comportement, il y a une tactique cachée et voulue dont les résultats sont bénéfiques pour l’enfant.

Après avoir fait sa toilette, l’enfant a pris son petit déjeuner en compagnie de sa belle-mère. Ils étaient seuls, tête à tête. Son père est dans sa boutique depuis l’aube, ses deux mi-frères et deux mi-sœurs font la grasse matinée. Mais, ce jour là, notre ami est devenu une personnalité très importante aux yeux de la marâtre puisque, ce matin, elle s'est chargée, toute seule, de la préparation du petit déjeuner. Oh ! Quel changement dans les habitudes et dans les rôles: l'enfant bonne est devenue un hôte bien respectée (changement d'habitude) et la feme a joué le rôle que devrait jouer normalement l'enfant (changement de rôle). D'autre part, les deux étaient très contents. L’enfant est très satisfait car, bientôt, il va avoir sa liberté tant souhaitée et va connaître un nouveau mode de vie, écarté de tout dérangement. Par contre la femme est joyeuse parce qu'elle va avoir de la paix en se débarrassant d’un être nuisible qui lui a fait beaucoup de peine et dont la mère est l’ex-femme de son présent mari. L’enfant représente pour elle un passé sombre qu’elle va oublier dès son départ à son nouveau monde.

A vrai dire, ce matin le petit déjeuner était riche et équilibré gastronomiquement, Il contenait, pour chaque personne, un bol de muesli croustillant (pépites d’avoine et de blé avec des fruits secs) avec du lait froid, une compote de poire, une pomme et un coing saupoudré de cassonade, du yaourt aux fruits et enfin du thé au jasmin sucré. On dirait que c’est un festin qui est servi lors d’une fête religieuse. Oui, c’est une fête pour la marâtre qui a commencé à employer toutes les méthodes susceptibles d’encourager l’enfant à quitter le foyer. Ce qui la blesse c’est que cet enfant est mieux scolarisé que ses propres enfants. Il poursuit ses études brillamment dans une classe de mathématiques et le sort scolaire desdits propres enfants est voué d’office à l’échec car ils étaient faibles et n’ont pas tout ensemble de solide base scolaire.

Une fois, les festivités du petit déjeuné sont closes, les instructions, sous forme de conseils, ont été données à l’enfant par sa marâtre :

- Mon cher enfant, maintenant, tu dois aller voir ton père à sa boutique, tu fais semblant qu’il n’y avait pas de problèmes entre vous, tu dois lui sourire et tu vas lui faire comprendre que bientôt tu vas rejoindre l’école de formation professionnelle en génie civil en lui expliquant que ton choix vise à l’aider matériellement lorsque tu seras en pleine activité de travail. Je connais très bien ton père, lorsqu’il sera convaincu, il ne ménagera aucun effort pour t’aider dans ta mission. Allez, sois, à la fois, courageux et prudent, car toute erreur risque de mettre ton projet en déboires et ainsi tu perdras un avenir qui, d'après ma vision, est déjà assuré.

A ces paroles et orientations inutiles, l’enfant demeure perplexe, il ne sait quoi faire. Tout ce qu’il sait, est qu’il est en présence d’une vipère venimeuse qui n’a jamais œuvré pour son intérêt ou cherché son bien. N’est-elle pas elle qui a, souvent, éteint la lumière pendant la nuit pour stopper ses révisions nocturnes en vue de saboter sa carrière scolaire. Mais, pour le moment, il comprend que son vif intérêt l’oblige à l’écouter et à faire semblant de l’aimer malgré qu’il l’a toujours détesté.

mercredi 19 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 03/30. Les livres, un capital intellectuel



Après, ce bref entretien avec sa marâtre, l’enfant la remercia de nouveau et lui rassura qu’il compte énormément sur son assistance, surtout en ce moment difficile qui demande pas mal d'argent nécessaire pour le voyage et pour l'achat de quelques habits modestes. Puis, en dépit, qu’il fut malade, quitta le foyer paternel en vue de rencontrer son unique ami, qu’il appelle l’ami de la misère puisque ce dernier mène aussi une vie maudite avec une belle-mère suite au décès de sa mère.

Les deux amis se rencontrèrent, et le premier annonça la nouvelle au second :
- Devines ce que je vais te dire ?
- Tu vas me dire quoi ? Questionna le second avec un ton curieux,
- J’ai réussi au concours d’entrée à l’Ecole Professionnelle de Génie Civil ! La rentrée sera la semaine prochaine et je t’ai contacté pour te dire au revoir, rétorqua le premier en souriant,
- Mes félicitations ! Et bonne réussite, répondit le second en l’étreignant,
- Merci mon ami, répliqua le premier,
- Bravo ! D’ailleurs c’est le seul concours à lequel tu t’es présenté au mois de juillet, confirma le second en signe de lui prouver qu’il suit méticuleusement de près les soucis de son ami,
- Ecoutes mon ami, je vais te demander une chose, elle est pour moi très importante, dit le premier,
- Oui, je t’écoute, rétorqua le second,
- Avant de partir, je vais te confier un certain nombre de mes livres, ils représentent, pour moi, un capital intellectuel très important, tu vas les garder chez toi, jusqu’à mon retour, et tu me les remettras dans leur intégralité, demanda le premier,
- Mon ami, comptes beaucoup sur moi, tes livres seront gardés, chez moi, sains et saufs, jusqu’à ton retour, assura le second,

Puis, les deux amis se sont salués en s’embrassant et se quittèrent.

L’enfant liait une amitié sincère avec ces livres. Pendant ses moments de loisir et ses heures d’oisiveté, il les lit et les relit savoureusement. C’est grâce à eux qu’il a forgé une connaissance qui tend à être approfondie dans le monde de l’intellectualisme. En général, ces livres sont destinés à une lecture séquentielle ou aussi affectés à un usage de référence. Ils étaient au nombre de quarante, ils constituèrent en plus des dictionnaires et des romans en arabe et en français, des livres des cours de mathématiques, de physique, de dessin industriel, d’anglais……

Cependant, il y a lieu d’affirmer que pendant cette époque là, la culture générale ne se limite pas seulement aux cours officiels programmés pour les classes. Ainsi, la lecture chez les jeunes lycéens, était axée sur la littérature arabe égyptienne et en particulier sur celle des écrivains de la période après-renaissance arabe tels que Ahmed Chawqi, Hafid Ibrahim, Taha Houssein, Mahmoud Abbès Al Aqad, Mustapha Lotfi Al Manfalouti, Salama Moussa, Naguib Mahfouz, Youssef Sbaî, Ihssane AbdelQadousse et autres.

Par contre, la lecture française s’est articulée sur la littérature française du XIXe siècle, à savoir le romantisme, le réalisme, le naturalisme ou le symbolisme, particulièrement dans le domaine de la poésie (avec Alphonse de Lamartine, Alfred Comte de Vigny, Alfred de Musset, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Etienne dit Stéphane Mallarmé...), comme dans le domaine du roman, (avec Henri Beyle dit Stendhal, Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Gustave Flaubert, Emile Zola, Guy de Mauppassant, Jules Verne...) et dans une moindre mesure au théâtre avec le drame romantique et ses épigones (avec Alfred de Musset, Victor Hugo, Edmond Rostand...).

jeudi 13 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 02/30. Le grand dérapage





L’enfant a remonté les escaliers avec l’enveloppe à la main en se dirigeant à la chambre partagée avec ses demi-frères. A son retour, il a rencontré sa marâtre qui ne lui a pas adressé la parole plus de deux mois. Fixant le regard vers lui, la femme l’arrêta et lui dit:

- Tu viens de recevoir une lettre, de quoi s’agit-t-il?
- C’est une lettre émanant d’un centre de formation professionnelle, sis à une autre ville, qui va se charger de m’assurer du boulot en tant que technicien en génie civil, donc dans une semaine je vais vous quitter définitivement et pour toujours, répondit-il.

A ses paroles, l’enfant fut fortement surpris de voir sa marâtre se sauter sur lui, l’embrasser et le mettre entre ses bras, contre sa poitrine en lui disant:

- Ne dis pas ça, tu nous ne quitteras pas, seulement je pourrai te dire que Dieu est grand, Il t’a ouvert la porte de la pitié et t’a évité les malentendus avec ton père. Moi, je ne te mens pas si je te dirai que je t’ai toujours considéré comme l’un de mes fils et tu le seras à l’éternité.

Par souplesse, l’enfant remercia la femme et l’a rassura que, pour lui, elle représente sa vraie mère. Sa mère, qui est encore en vie, l’a complètement oublié du fait du divorce conclue entre elle et son père lorsqu’il avait l’âge de deux ans.

La marâtre était d’une malice assez profonde. Souvent, les amis de son père, n’ont pas cessé de lui chuchoter dans l’oreille que c’est elle qui a joué un grand rôle, à la suite de la mort de son premier mari, dans la concrétisation du divorce de sa mère et de son remariage avec son père. En tout cas, malgré sa méchanceté occasionnelle et non durable, elle a participé directement à son éducation et était pour lui plus affective que sa propre mère.

En ce moment historique et déterminant de l’avenir de l’enfant, la marâtre a commencé par l’orienter par une série de conseils visant à le faire évader du foyer paternel. Le pauvre, compte tenu de son inexpérience, ne savait pas qu’il va renoncer à poursuivre ses cours de classe de sciences mathématiques. C’est le suicide d’un avenir sûr qu’il est en train de commettre sans se rendre compte. C’est le grand dérapage de sa vie entière.

Elle l’a conseillé de ne rien dire à son père au sujet de la question de son admission à l’école de formation professionnelle car ce dernier ne le laissera jamais partir, vu qu’il est encore mineur. Puis, elle a ajouté :- Tu dois te munir de toute ton intelligence, accompagnée de ta patience, en vue de t’approcher de ton père pour qu’il mette à ta disposition l’argent nécessaire aux frais de ton habillement et de ton voyage à la ville où tu poursuivras ton stage de technicien. Et compte beaucoup sur moi, je vais t’aider matériellement et moralement pour te faciliter la tâche de te sauver de la maison.

mercredi 12 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 01/30. De la maladie à la guérison



On est à la fin du mois de septembre, c’était le début de l’automne. Notre ami, d’une taille d’un mètre soixante douze, pesait à peine cinquante six kilogrammes, était un chétif adolescent. Il est moins robuste que ses amis, voisins du quartier où il réside ou ses collègues du lycée où il poursuit ses cours de classe de sciences mathématiques. Malgré qu’il ait un âge ne dépassant pas les seize ans, ses problèmes, au fil des jours, s’accentuent exponentiellement avec sa famille et en particulier ses rapports avec son père, qui était auparavant son unique soutien, se détériorent d'une manière catastrophique.

Ce matin, il est cloué au lit suite à des maux de têtes avec un léger tremblement de tout le corps, accompagné d'une sensation de froid et de malaise physique. Sa gorge est irritée, il est victime d’une angine puisqu’il en sentait une inflammation aiguë, d’une déglutition douloureuse et difficile, il n’arrive même pas à avaler l’eau. Le grand malheur, c’est qu’il n’a pas d’argent de poche pour faire face à cette subite maladie soit en consultant un médecin ou soit en s’adressant à une pharmacie pour se procurer les médicaments de première nécessité.

Disons, que dans cet état critique de santé, l’enfant s’allongeait sur son lit à la recherche d’une guérison probable ou introuvable. Mais quelques coups de poing, frappés à la porte principale de la maison paternelle, annoncèrent l’arrivée du facteur qui criait, à haute voix, "c’est le facteur ! ". L’enfant, qui était au premier étage, a descendu les escaliers lentement pour voir sur la terrasse du rez-de-chaussée une enveloppe jetée par le facteur qui vient de quitter les lieux.

Cette lettre, lui a été adressée par une école qui l’invitait à la rejoindre d’urgence pour poursuivre une formation professionnelle de neuf mois consécutifs en vue de subir un stage réservé à de futurs techniciens en matière de génie civil. Ah oui, il se rappelle, qu’en juillet dernier, il a passé un examen d’entrée à cette école où plusieurs épreuves ont été destinées à évaluer les connaissances et les aptitudes des candidats qui se sont présentés à ce concours.

Ladite lettre lui a fait oublié sa maladie et la fait guérir sans avoir recours à un médicament bien déterminé par un médecin confirmé. C’était pour lui l’équivalent d’un médicament psychologique pour le traitement de l’angine. Pour lui, cette lettre est le commencement d’une nouvelle ère de vie pleine de roses et d’horizons positifs. C’est fini la vie perturbée par les engueulements successifs d’un père sans pitié, par l’emmerdement, sans motif, d’une marâtre favorisant ses propres enfants à lui et par la présence inutile des demi-frères et demi-soeurs nuisibles. En un mot, c’est à la fois, la fin de la soumission paternelle et aussi l’entrée à la vie active par sa grande porte, c’est la guérison dans tous ses sens.