jeudi 13 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 02/30. Le grand dérapage





L’enfant a remonté les escaliers avec l’enveloppe à la main en se dirigeant à la chambre partagée avec ses demi-frères. A son retour, il a rencontré sa marâtre qui ne lui a pas adressé la parole plus de deux mois. Fixant le regard vers lui, la femme l’arrêta et lui dit:

- Tu viens de recevoir une lettre, de quoi s’agit-t-il?
- C’est une lettre émanant d’un centre de formation professionnelle, sis à une autre ville, qui va se charger de m’assurer du boulot en tant que technicien en génie civil, donc dans une semaine je vais vous quitter définitivement et pour toujours, répondit-il.

A ses paroles, l’enfant fut fortement surpris de voir sa marâtre se sauter sur lui, l’embrasser et le mettre entre ses bras, contre sa poitrine en lui disant:

- Ne dis pas ça, tu nous ne quitteras pas, seulement je pourrai te dire que Dieu est grand, Il t’a ouvert la porte de la pitié et t’a évité les malentendus avec ton père. Moi, je ne te mens pas si je te dirai que je t’ai toujours considéré comme l’un de mes fils et tu le seras à l’éternité.

Par souplesse, l’enfant remercia la femme et l’a rassura que, pour lui, elle représente sa vraie mère. Sa mère, qui est encore en vie, l’a complètement oublié du fait du divorce conclue entre elle et son père lorsqu’il avait l’âge de deux ans.

La marâtre était d’une malice assez profonde. Souvent, les amis de son père, n’ont pas cessé de lui chuchoter dans l’oreille que c’est elle qui a joué un grand rôle, à la suite de la mort de son premier mari, dans la concrétisation du divorce de sa mère et de son remariage avec son père. En tout cas, malgré sa méchanceté occasionnelle et non durable, elle a participé directement à son éducation et était pour lui plus affective que sa propre mère.

En ce moment historique et déterminant de l’avenir de l’enfant, la marâtre a commencé par l’orienter par une série de conseils visant à le faire évader du foyer paternel. Le pauvre, compte tenu de son inexpérience, ne savait pas qu’il va renoncer à poursuivre ses cours de classe de sciences mathématiques. C’est le suicide d’un avenir sûr qu’il est en train de commettre sans se rendre compte. C’est le grand dérapage de sa vie entière.

Elle l’a conseillé de ne rien dire à son père au sujet de la question de son admission à l’école de formation professionnelle car ce dernier ne le laissera jamais partir, vu qu’il est encore mineur. Puis, elle a ajouté :- Tu dois te munir de toute ton intelligence, accompagnée de ta patience, en vue de t’approcher de ton père pour qu’il mette à ta disposition l’argent nécessaire aux frais de ton habillement et de ton voyage à la ville où tu poursuivras ton stage de technicien. Et compte beaucoup sur moi, je vais t’aider matériellement et moralement pour te faciliter la tâche de te sauver de la maison.

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