samedi 22 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 04/30. Changement dans les habitudes et dans les rôles



Le lendemain, l’enfant s’est levé de bonne heure, vers six heures et demie du matin, il en a l’habitude. N’est-il pas lui qui prépare quotidiennement le petit déjeuner pour tous les membres de sa famille tout en partant à l’école avec un ventre vide? Depuis son bas âge, sa marâtre l’a habitué à accomplir cette tâche féminine par force malgré que la société, à laquelle il appartient, soit masculine. Elle l’a pris régulièrement pour une petite bonne de ménage et son père était au courant de tout ce qui se passe mais il n’ose rien dire. On ne sait pas, son silence est-ce par faiblesse ? Ou bien derrière ce comportement, il y a une tactique cachée et voulue dont les résultats sont bénéfiques pour l’enfant.

Après avoir fait sa toilette, l’enfant a pris son petit déjeuner en compagnie de sa belle-mère. Ils étaient seuls, tête à tête. Son père est dans sa boutique depuis l’aube, ses deux mi-frères et deux mi-sœurs font la grasse matinée. Mais, ce jour là, notre ami est devenu une personnalité très importante aux yeux de la marâtre puisque, ce matin, elle s'est chargée, toute seule, de la préparation du petit déjeuner. Oh ! Quel changement dans les habitudes et dans les rôles: l'enfant bonne est devenue un hôte bien respectée (changement d'habitude) et la feme a joué le rôle que devrait jouer normalement l'enfant (changement de rôle). D'autre part, les deux étaient très contents. L’enfant est très satisfait car, bientôt, il va avoir sa liberté tant souhaitée et va connaître un nouveau mode de vie, écarté de tout dérangement. Par contre la femme est joyeuse parce qu'elle va avoir de la paix en se débarrassant d’un être nuisible qui lui a fait beaucoup de peine et dont la mère est l’ex-femme de son présent mari. L’enfant représente pour elle un passé sombre qu’elle va oublier dès son départ à son nouveau monde.

A vrai dire, ce matin le petit déjeuner était riche et équilibré gastronomiquement, Il contenait, pour chaque personne, un bol de muesli croustillant (pépites d’avoine et de blé avec des fruits secs) avec du lait froid, une compote de poire, une pomme et un coing saupoudré de cassonade, du yaourt aux fruits et enfin du thé au jasmin sucré. On dirait que c’est un festin qui est servi lors d’une fête religieuse. Oui, c’est une fête pour la marâtre qui a commencé à employer toutes les méthodes susceptibles d’encourager l’enfant à quitter le foyer. Ce qui la blesse c’est que cet enfant est mieux scolarisé que ses propres enfants. Il poursuit ses études brillamment dans une classe de mathématiques et le sort scolaire desdits propres enfants est voué d’office à l’échec car ils étaient faibles et n’ont pas tout ensemble de solide base scolaire.

Une fois, les festivités du petit déjeuné sont closes, les instructions, sous forme de conseils, ont été données à l’enfant par sa marâtre :

- Mon cher enfant, maintenant, tu dois aller voir ton père à sa boutique, tu fais semblant qu’il n’y avait pas de problèmes entre vous, tu dois lui sourire et tu vas lui faire comprendre que bientôt tu vas rejoindre l’école de formation professionnelle en génie civil en lui expliquant que ton choix vise à l’aider matériellement lorsque tu seras en pleine activité de travail. Je connais très bien ton père, lorsqu’il sera convaincu, il ne ménagera aucun effort pour t’aider dans ta mission. Allez, sois, à la fois, courageux et prudent, car toute erreur risque de mettre ton projet en déboires et ainsi tu perdras un avenir qui, d'après ma vision, est déjà assuré.

A ces paroles et orientations inutiles, l’enfant demeure perplexe, il ne sait quoi faire. Tout ce qu’il sait, est qu’il est en présence d’une vipère venimeuse qui n’a jamais œuvré pour son intérêt ou cherché son bien. N’est-elle pas elle qui a, souvent, éteint la lumière pendant la nuit pour stopper ses révisions nocturnes en vue de saboter sa carrière scolaire. Mais, pour le moment, il comprend que son vif intérêt l’oblige à l’écouter et à faire semblant de l’aimer malgré qu’il l’a toujours détesté.

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