jeudi 3 janvier 2008

- Guerre et terrorisme





Le 11 septembre 2007, les Etats-Unis ont commémoré le 6ème anniversaire du mardi noir. Ce n’était pas un mardi comme les autres. Et dans l’histoire de ce nouveau monde, c’est la deuxième fois que les Etats-Unis reçoivent un coup dur de l’extérieur.

Le premier coup était par l’armée japonaise pendant la deuxième guerre mondiale. Celle-ci surprit les alliés et détruisit la base navale américaine de Pearl Harbor à Hawaï le 7 décembre 1941. Le bilan était catastrophique : les américains subirent de lourdes pertes matérielles et humaines. Près de 3 000 soldats et marins furent tués ou blessés, tandis que deux cents avions et de nombreux navires de l'U.S. Navy en feu étaient détruits au sol ou coulés, attaque qui fit entrer les États-Unis dans la sale guerre qui a mis fin au national-socialisme allemand hitlérien et au fascisme mussolinien.

La revanche américaine n’a été répliquée que plus tard. Ce n’est qu’au 6 août 1945, un bombardier américain largue la première bombe atomique de l'histoire sur la ville d'Hiroshima, au Japon. Une seconde bombe A est lancée sur Nagasaki le 9 août de la même année. Les deux cités sont entièrement détruites; quelque 150 000 personnes sont tuées sur le coup avec destruction quasi-totale des deux villes.
Ce retard de la réplique est dû au fait que les alliés parvinrent difficilement à s’imposer à la fois sur mer et sur terre, notamment lors des affrontements sanglants de la mer de Corail, de Midway, de Guadalcanal, d’Iwo Jima et d’Okinawa.

Le second coup dur c’était le 11 septembre 2006. Pour les historiens, c’était la plus grande attaque terroriste non pas dans l’histoire des Etats-Unis mais dans l’histoire humaine. Ce sont les membres d’Al-Qaida qui sont définis comme les principaux suspects de la vague d'attentats.

Ce jour là, c’était la plus grande attaque terroriste, de tous les temps, commise effectivement par 19 terroristes. À quelques minutes d’intervalle, quatre avions civils détournés s’écrasent sur la côte Est des États-Unis. Les cibles atteintes, extrêmement symboliques, sont les tours jumelles du World Trade Center dans le quartier des affaires à New York et le Pentagone à Washington. Affaiblies par l’impact, les deux tours new-yorkaises s’effondrent peu après, emportant avec elles leurs occupants. Le coût humain est très lourd, plus de 3 000 morts ou disparus. Le coût financier relatif aux victimes des attentats, de son côté est de l’ordre de six milliards de dollars d'indemnisation. Le choc est international.

Les chaînes de télévision ont retransmis en direct ces évènements. Les réactions de panique se multipliaient sur le sol américain. Le gouvernement, craignant de nouvelles attaques, a pris immédiatement la décision de fermer son espace aérien et ses frontières. Durant trois jours, les États-Unis sont coupés du monde. Les forces armées américaines sont placées en état d’alerte maximale. La Bourse de New York (Wall Street) a été également fermée pendant six jours, ce qui n’était pas arrivé depuis la Première Guerre mondiale. À sa réouverture, elle perdait 14,26 points.

Pour leur part, les compagnies aériennes, touchées de plein fouet par l’événement, procédaient à quelque 100 000 licenciements dans les semaines qui suivaient. La crainte d’une récession économique de grande ampleur apparaissait.

Quelques jours plus tard, des courriers contaminés par la maladie du charbon sont reçus par les plus hautes instances de l’État américain et par plusieurs journaux et chaînes de télévision. Une quinzaine de personnes sont atteintes en un mois ; cinq en meurent. La crainte d’une nouvelle attaque, de type bactériologique, se transforme alors en psychose. Parallèlement, les premiers résultats des investigations menées par le FBI et la CIA indiquent que, selon toute vraisemblance, les attentats du 11 septembre ont été planifiés de longue date sur le sol américain par un réseau organisé.

A vrai dire, Les attentats du 11 septembre 2001 auront à n'en point douter des conséquences importantes sur la politique internationale des Etats-Unis en matière de guerre, la première étant l'opération militaire en Afghanistan, lancée dès octobre 2001. Et la deuxième étant la réaction immédiate, concernant l’Irak et déclenchée le 20 mars 2003. Nous n’avons pas des statistiques sur la portée de ces deux guerres. Seul, le Pentagone peut la savoir. En tout cas ce sont des guerres qui ne sont pas closes. Donc, on doit attendre des années pour avoir des chiffres exacts.

A la suite du 11 septembre 2001, les responsables américains analysent tous leurs choix de politique étrangère à la lumière du risque terroriste et des mesures à adopter pour s'en protéger. L'antiterrorisme deviendrait en quelque sorte l'objectif numéro un, primant sur tous les autres impératifs. D'une façon plus générale, le risque principal de l'avenir est l'incertitude.

Enfin, on peut affirmer que le terrorisme est d'abord une action, qui n'en recouvre pas moins une notion voisine puisque, dépassant souvent le stade de l'initiative ponctuelle pour devenir une véritable stratégie, il postule l'emploi systématique de la violence, pour impressionner soit des individus afin d'en tirer profit, soit, plus généralement, des populations, soumises alors, dans un but politique, à un climat d'insécurité.

Dans l'un et l'autre cas, il a pour caractéristique majeure de rechercher un impact psychologique, hors de proportion, comme le souligne Raymond Aron dans paix et guerre entre les nations, avec les effets physiques produits et les moyens utilisés.

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