mardi 8 janvier 2008

- Une famille de mon village: 05/30. Un samedi noir




On est au début du mois d’août, la chaleur est insupportable. Malgré que notre village en question soit quasiment plein, il y a de la fraîcheur. Le village s’éveille chaque jour au crépuscule et les gens sortent dans la nuit pour prendre place face à la mer aux gigantesques restaurants, cafés, bars et dancings.

Particulièrement cette année, en plus, de la population habituelle, vient s’ajouter de nombreux estivants. Selon le responsable du service des statistiques de la mairie, la population a quadruplé cette année. En plus des estivants nationaux viennent se majorer des vacanciers de l’étranger.

Hôtels, motels, campings, maisons de tourisme clandestin et autres sont complets. C'est la période des grandes festivités où tout le monde prend part, surtout les hauts commerçants comme Hadj Abdallah qui est très satisfait.

Par un vendredi soir de ce mois d’août, Hadj Abdallah est allé se coucher rapidement et a demandé à Lalla Fatima de le réveiller tôt le lendemain, à l’aube.
-Pourquoi dormir à cet instant-ci ? Lui demanda Lalla Fatima
-Tu sais ma chère, il faut profiter de ce moment unique. La demande est plus grande que l’offre, les prix ont flambé brusquement. C’est dans ces conditions réunies que notre richesse s’accroisse et se développe, répliqua t-il
-D'accord mon cher, je ferai le nécessaire, répondit-elle

Le samedi à l’aube, Hadj Abdallah est réveillé par Lalla Fatima. En sortant de l’appartement, il a constaté que sa mère, Lalla Mina est en train de faire ses prières. Il a mis sa voiture en marche et s’est dirigé vers la foire temporaire du village où il a installé une grande tente pleine de vêtements traditionnels.

La tente de Hadj Abdallah est une sorte d’un grand pavillon de grande taille. Elle est édifiée dans un parc utilisé temporairement comme un lieu d’exposition. Elle est destinée à une présentation attirante des habits traditionnels de la région. En plus de la personne de Hadj Abdallah, vingt personnes travaillent en permanence sous forme de deux équipes. Chaque équipe travaille en moyenne dix heures par jour.

Quant à la fameuse foire, sa durée est limitée seulement pour quinze jours, du premier au quinze août de chaque année. Elle est bien équipée, il y a de l’électricité, l’eau et tout ce qu’il faut.

On dirait que c’est un souk moderne sous une forme d'une image vivante, réduite et mobile de la cité. Tous les commerçants du village sont représentés dans cette cérémonie.

Même les autorités locales sont omniprésentes et sont chargées de la bonne gestion de cette petite ville occasionnelle constituée en centaines de tentes. D'ailleurs, un agent comptable des autorités locales a dénombré plus de deux milles tentes de différentes dimensions et formes.

En arrivant devant sa tente moderne, les dix employés viennent en courant pour saluer leur patron Hadj Abdallah. Ce dernier a distribué les rôles que doivent jouer ces subordonnés pendant cette journée de samedi.

Il demanda à l’un d’eux de lui amener du thé bouillant dans une théière et trois beignets chauds, c’est son déjeuner pour ce matin. Après avoir mangé, il téléphona à Driss, le comptable et l’ami, et l’invita à venir d’urgence.

L’horloge de la tente de hadj Abdallah retentit sept coups successifs annonçant sept heures du matin en produisant une sonorité bruyante et éclatante. A ce moment juste,

Driss vient d’arriver, il a l’air fatigué. Il salua Hadj Abdallah en premier et puis les dix autres agents en second. Hadj Abdallah lui ordonna d’aller d’urgence à la capitale économique du pays et d’amener des vêtements commandés par des touristes et lui donna une longue liste où sont écrites avec détails les choses voulues.

En plus, il le chargea de déposer une somme très importante à la banque où il a son compte bancaire. Driss, en plus de comptable succéda souvent à Hadj Abdallah pendant son absence, on dirait que c’est son vrai adjoint.

Vers dix heures de la matinée, un groupe de touristes, femmes et hommes, pénétra à la tente de Hadj Abdallah et commença à flâner devant les modèles des habits exposés sur de mannequins en plastique.

Au même moment, le portable de Hadj Abdallah sonna pour trouver la gendarmerie qui lui annonça que Driss est victime d’un grave accident de circulation sur la route nationale numéro deux. A cette annonce, Hadj Abdallah a crié : "Oh, j’ai perdu tout mon argent".

Puis il perd conscience sous l’effet de cette mauvaise nouvelle et il tomba par terre. On a fait appeler une ambulance qui le transporta d’urgence à la clinique du village.

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