mardi 8 janvier 2008

- Une famille de mon village: 02/30. Rendez-vous à la crèche




La ville où réside la famille Hadj Abdallah est une agglomération qui n’a pas la taille d’une ville proprement dite mais qui dépasse la dimension d’un village.

Les urbanistes, et mêmes les architectes, disent qu’elle a des perspectives positives grâce à sa tranquillité et à son emplacement qui font d’elle une belle cité de repos.

Elle implantée face à d’immenses plages de sable d’or, dans un entourage merveilleux qui n’a toutefois rien perdu de son originalité. D’où l’océan forme une lagune au bord de laquelle détente et sérénité sont criantes.

C’est l’endroit rêvé pour ceux qui veulent décontracter, se reconquérir, agencer des contacts avec une population hospitalière, restée proche de la nature.

Soleil brillant, ciel bleu et mer calme sont assurés par la nature. Derrière la cité, une gigantesque forêt montagneuse la cache, elle est l’endroit préféré des chasseurs confirmés. A son entrée et à sa sortie, deux petits oueds augmentent la valeur de sa décoration naturelle.

Entre autres, cette cité de rêve comprend une grande mosquée presque vide sauf le vendredi, une mairie où la foule fait la queue, un commissariat central qui fait peur aux courageux, une succursale touristique attirante avec sa grande entrée où sont plantés des palmiers, une gigantesque station de cars pleine de voyageurs surtout pendant l'été, quelques petites banques, un énorme hôpital public, une clinique privée, quelques crèches privées, quatre écoles primaires publiques, deux collèges publics, un lycée public, un marché central et des hôtels et un complexe touristique.

Pendant l’été, c’est la direction favorite des estivants éveillés compte tenu de sa beauté naturelle et des ses bas prix. A ce moment, la population double et quelquefois triple mais sans occasionner de problèmes aux résidents.

A vrai dire, c’est une cité qui associe le pauvre et le riche, tout le monde est satisfait.

Pour revenir à l’histoire de la famille Hadj Abdallah, disons que le septième enfant ou le successeur illégitime a grandi. Il a maintenant presque quatre ans, l’âge de sa scolarisation dans une des crèches de la cité utopique dont la description dépasse le rêve.

Ce garçon a été trop gâté par l’ensemble des membres de la famille, surtout par Hadj Abdallah. Les voisins disent que Hadj Abdallah ne se sépare pas de ce garçon. Juste après l’achèvement de l’allaitement, il l’amène avec lui n’importe où il est allé.

Il est fou de lui, il l’aime beaucoup. D’autre part, il y a une confidence, que quelques gens connaissent, c’est que Hadj Abdallah, n’a jamais fait le pèlerinage et n’est jamais allé à la Mecque. On lui a copié-collé ce pseudonyme de Hadj vu l’importance de sa grande fortune.

Au même moment, la fille échangée remplit les mêmes conditions de scolarité que le garçon successeur, c’est tout à fait normal car ils ont le même âge. Cette fille qui ressemble beaucoup à Lalla Fatima, a été bien éduquée par une famille d’une classe moyenne dont le chef de ménage est un simple fonctionnaire mais qui, en plus, participe à des activités touristiques.

La procédure de l’inscription est accomplie que ce soit par cette famille ou par l’autre dans la même crèche. Le destin a voulu que le garçon et la fille soient dans la même classe et s’assoient l’un à côté de l’autre.

Hadj Abdallah est lui-même qui se charge d’emmener le garçon à la crèche. Pour l’autre famille, c’est la femme du foyer, Aïcha, qui est chargée d’amener la fille à la crèche. Pour le retour c’est le même scénario qui se reproduit.

Par un beau jour du printemps, c'était l’heure de la sortie, quand le garçon s’est jeté sur Aïcha pour l’embrasser. On dirait qu’une force divine l’a poussé à faire cette action inattendue.

Hadj Abdallah, voyant ce qu’a fait son enfant, s’est excusé auprès de la femme et à son tour a embrassé la petite fille. Mais, avec son reflexe, il a senti une certaine ressemblance entre cette gamine et sa femme Lalla Fatima.

Puis il s'est présenté à la femme en lui disant:
- Je suis Hadj Abdallah, le commerçant du tissus dans ce village, sois la bienvenue dans l'une de mes boutiques, je suis souple avec à mes clients et je leurs accorde des facilités lors de leurs achats.
- Je suis Aïcha, femme au foyer, j'ai cinq garçons et Loubna, cette fille, répliqua t-elle
- Moi, j'ai six filles et ce Youssef, ma femme est aussi une femme au foyer, répondit-il

A cette brève discussion de connaissance, les deux parents se saluèrent et chacun a pris la direction de sa résidence.

En arrivant chez lui, Hadj Abdallah s’est adressé à sa mère en lui disant: "Maman, je t’en prie de ne plus gâter Youssef, il est devenu un peu méchant"
- Qu’a-t-il fait encore ? Demanda Lalla Mina
- Tout à l’heure, à la sortie de la crèche, il s’est jeté sur une bonne femme, répondit Hadj Abdallah

La grand-mère faisant semblant de ne rien comprendre s'adressa à Youssef et lui dis à haute voix: "Viens mon pote m’embrasser, tu me rappelles le petit Abdallah du passé, il était aussi turbulent comme le courant de l'oued, au moins tu lui ressembles sur cette turbulence".

Alors là, Hadj Abdallah, s’adressa à elle et lui dit : "Maman, cette femme a une fille très calme, elle a l’âge de Youssef. En plus, ce qui est bizarre c'est que cette fille a une certaine ressemblance avec Lalla Fatima, on dirait que c'est sa fille".

Vers le crépuscule, Youssef a achevé ses devoirs de classe, quelques images et lettres alphabétiques à colorer avec différents crayons de couleurs. C’est le moment idéal où toute la famille se réunit autour d’une grande table ronde en bois et prend le café au salon dont la grande fenêtre est en face de la mer. Le seul absent est Hadj Abdallah, qui fait une tournée générale de ses nombreux magasins pour les contrôler et voir les comptes des caisses.

Pendant que les membres de la famille boivent leurs cafés, Youssef les dérange. La grand-mère se retourna vers Lalla Fatima qui joue le chef d’orchestre sur cette table et lui dis : "Ma fille, il impératif de t’en occuper un peu de ton enfant et de l’éduquer, il commence à dépasser les limites.

D’ailleurs Hadj Abdallah m’a dit aujourd’hui que Youssef s’est jeté sur une femme dont la fille est dans la même crèche que notre enfant".
- Je ferai le nécessaire, ne t’en fais pas, répliqua Lalla Fatima

Puis poursuivant sa discussion, elle ajouta : "Hadj Abdallah m’a dit que la fille de cette femme a le même âge que Youssef et en plus elle te ressemble".
Ayant entendu cette dernière phrase, elle baissa la tête, son visage devient rouge.

Elle a senti des palpitations du cœur, envies rapprochées d'aller aux toilettes, sudations, vertiges et des maux de tête. Puis elle s’envola vers un passé qui lui rappela diverses choses, la sage-femme, la clinique et l’accouchement. Sa conscience commença à se réveiller et son erreur lui apparut comme une grande montagne difficile à déblayer. Si ce n’est pas sa belle-mère qui la réveilla de ce cauchemar, elle sera probablement atteinte par une schizophrénie.

Le soir même, Hadj Abdallah lorsqu’il était tête à tête avec sa femme sur le lit conjugal, lui ordonna de s’en occuper convenablement de l’éducation de Youssef tout en lui annonçant la ressemblance entre elle et la fille et il a ajouté que la fille l'a embrassé et sa mère s'appelle Aïcha. Ayant entendu ce prénom, Lalla fatima est maintenant sûre que la gosse est sa propre fille. Seulement, là, la crise était légère par rapport à la précédente qui s'est produite devant les autres membres de la famille.

Le grand malheur dans cette histoire est que ni la grand-mère ni le père ne s’étaient autocritiqués de leur participation à l’éducation qui laisse à désirer de l’enfant. Ils responsabilisent Lalla Fatima, comme c’est à seule qu’incombe toute la responsabilité de l’éducation négative du garçon.

L'éducation des enfants au sein de la famille est associative, c'est le devoir où tout un chacun de la famille doit y participer et assumer sa part de responsabilité. Il faut savoir que l’éducation de l’enfant est fixée par l’aide au développement physique, affectif, psychique et social.

Donc, elle est l’objet de beaucoup de persévérance et de surveillance. Et la mère seule ne peut pas y faire tout cela, elle doit être assistée par les autres membres de la famille et en particulier le père.

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