samedi 12 janvier 2008

- Une famille de mon village: 20/30. Opération tonnerre



Juste après l'inauguration de l'usine du textile à double façade, la famille Hadj Abdallah a déménagé de son ancienne résidence à la spacieuse villa collée au gigantesque usine pour avoir une rupture avec un passé proche, le passé dont le meilleur souvenir gardé est Lalla Mina.

Cette nouvelle situation socio-économique a fait de Hadj Abdallah un grand milliardaire à l'échelon national, mais il visait d'autres horizons pour qu'il soit un richard international.

Toutes ses cinq filles sont devenues grandes et se sont mariées successivement à l'instar du mariage de Hasnae.

Ali vint d'avoir ses vingt cinq printemps, décrocha un diplôme en marketing d'une école privée étrangère et on lui a confié le poste de la direction du marketing de l'usine.

Loubna, de même âge qu'Ali, obtint un diplôme en sciences administratives et se chargea de la direction des ressources humaines de l'usine.

Lalla Fatima, fut proche de l'âge de cinquante ans et pour faire face à l'oisiveté, devint présidente d'une association de bienfaisance.
Le problème Ali-Loubna dura un quart de siècle et ne fut pas encore réglé entre Lalla Fatima et Aïcha.

Pour éclaircir les choses, il y a lieu de signaler que Hadj Abdallah, avant de construire l'usine a subi avec succès une série de formations condensées et rapides sous forme de stages et de séminaires en Thaïlande et en Colombie chez les grands patrons de la maffia de drogue.

Les thèmes étudiés se rapportent surtout à la gestion moderne d'une usine de textile, la démarche, outils et gestion de la qualité, les problèmes d'exportation et d'importation, les horizons de la communication avec les supérieurs gouvernementaux, l'art de négocier, les techniques des scaphandres, les grandes notions de la sécurité, le déchiffrement des lettres codées, l'utilisation des derniers cris d'armes automatiques lors d'une confrontation directe avec soit des bandes ou soit les autorités locales et d'autres sujets relatifs au métier d'un responsable local de la maffia de drogue.

Donc, dans ce cadre général, Hadj Abdallah a reçu secrètement cette formation continue et intense. Elle est secrète parce qu'il est en mission de voyage en Thaïlande ou Colombie via Paris, ses allers et ses retours sont top secrets. A Paris, il se déguise en une autre personne d'apparence thaïlandaise ou colombienne pour semer ailleurs les agents de la DST qui les suivent partout.

Par un beau jour d'été, Hadj Abdallah a reçu, via internet, un message expédié par un des patrons, siégé en Hollande. Après l'avoir déchiffré, il a su qu'on l'a prévenu à être prêt, le lundi aux environs de l'aube, pour piloter une mission appelée: "Opération tonnerre".

Cette opération consistera à ce que Hadj Abdallah recevra deux quintaux de drogue de haute qualité qu'il devrait délivrer d'urgence à une personne dont l'identité ne sera connue que deux heures avant le déclenchement de l'opération.

A deux heures du matin, un message crypté lui parvint via Internet. Après l'avoir décrypté, il a su l'identité de la personne à qui il doit délivré la marchandise: il s'agit d'un directeur de banque sise à la capitale économique.

D'autre part, la marchandise sera jetée, par un navire commercial, au fond de la mer à six lieues du village. Hadj Abdallah doit engager quatre scaphandriers pour retirer la dite marchandise du fond de la mer.

Tout ce travail aura lieu vers l'aube et automatiquement doit être transporté immédiatement à la capitale économique du pays à un moment où les gendarmes ne surveillent pas la route.


A trois heures du matin Hadj Abdallah a lu méticuleusement le rapport journalier qui lui a été fourni, la veille, par le chef de la brigade chargée de sa sécurité. Ce rapport ne soulève aucune observation. Donc, pour lui, les choses vont dans le bon sens et il a jugé que c'est le moment opportun de passer à l'action.


Puis Hadj Abdallah et quatre scaphandriers montèrent un bateau pneumatique, un zodiac, pourvu d'un moteur extérieur amovible, possédant un rapport poids/surface immergé exceptionnel, pouvant transporter des charges considérables. La nuit était d'une obscurité dense et craintive exprimant l'anxiété et la peur. Heureusement la mer était calme, l'humidité était de 44%, le vent était ONO/16 kms/h, la visibilité était de 9.99 kms, on dirait que l'intervention des vagues s'est abstenue pour ne pas y compliquer cette opération tonnerre.

Ils étaient suivis par un autre zodiac transportant quatre de ses agents de sécurité bien armés par des bazookas, sortes d'arme de type lance-roquettes utilisés durant la Seconde Guerre mondiale.

A l'aide d'un appareil électronique, les scaphandriers détectèrent le lieu exact où se trouvaient les caisses contenant la drogue et qui étaient jetées auparavant au fond de la mer par un bateau de marchandise provenant de Santa Marta de la Colombie.

La profondeur était importante, elle est de cinquante mètres. Pour cette raison les quatre scaphandriers ont utilisé la plongée bulle, le principe consiste à se doter d'une alimentation, en gaz du scaphandrier, effectuée depuis la surface à l'aide d'un narghilé, ce qui permet de ne pas limiter la durée de plongée. Cette plongée permet de réaliser les paliers dans des conditions plus aisées.

Après quelques minutes de travail sérieux et pénible, les quatre scaphandriers ont réussi à faire monter à la surface de l'eau huit caisses en bois, imprégnées d'une matière plastique de protection.

Chacune de ces caisses contient vingt cinq kilogrammes de pure drogue. La valeur financière de cette marchandise est environ l'équivalent de dix millions d'Euros.


Après cette action maritime rapide, nos hommes se sont dirigés avec leur marchanise vers une plage sauvage lointaine au nord du village nommée "Salama".

Pendant le trajet vers la côte et en pleine mer, Hadj Abdallah a reçu, par le bias de son portable Nokia N95, un SMS contenant le message suivant:
"Félicitations! Opération tonnerre bien réussie. Ordre de délivrer la marchandise au zodiac qui vous attend sur la plage "Salama". Stop!"


En arrivant sur la côte de la plage "Salama", il a aperçu un zodiac en pleine mer. Il s'est dirigé vers ledit zodiac pour être en face du vieux hindou, le commerçant du textile, qui a lui délivré l'argent nécessaire pour la construction de l'usine du textile. Il l'a connu, il l'a salué et il a exécuté les ordres en lui délivrant les huit caisses de la drogue. L'hindou a expliqué à Hadj Abdallah que c'est pour des raisons purement sécuritaires que ces mesures ont été prises à la dernière minute.


Enfin Hadj Abdallah et ses huit hommes, tous satisfaits, sont revenus au village après une nuit blanche pleine d'aventures et d'angoisses.

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