vendredi 11 janvier 2008

- Une famille de mon village: 17/30. Le décès de Lalla Mina




A l'occasion de son ascension à la chambre des députés, Hadj Abdallah a offert aux sympathisants du PLP un grand dîner où même les membres de sa grande famille ont marqué leur présence. C'était un dîner historique avec sa gastronomie purement traditionnelle, le méchoui, la bastilla, et avec le groupe des chikhats, chanteuses traditionnelles qui ont présenté de beaux tableaux musicaux. Cette cérémonie politique a occasionné une fatigue inssuportable à sa mère Lalla Mina et elle tomba gravement malade.

Sur décision et par ordre de son fils, Hadj Abdallah, député du village, on l'a emmené à la clinique du village pour être hospitalisée. Elle a été soumise à des soins intensifs et à de multiples analyses médicales, sur quoi les médecins ont affirmé secrètement à Hadj Abdallah que la fin de sa mère est proche et que ses jours sont comptés aux doigts, il n' ya plus d'espoir sur sa vie, c'est la question d'âge qui est mise en cause, elle s'approche de quatre-vingt ans révolus. Donc, il ne reste devant Hadj Abdallah que de procéder aux préparatifs des cérémonies du deuil projeté et dicté par les médecins de la clinique.

Après avoir beaucoup pleuré de la future séparation qui aura bientôt lieu, une séparation avec une mère qui représente l'un des grands piliers de la famille, Hadj Abdallah commença les préparatifs du prochain deuil.

Quant à Lalla Mina, elle ne mange plus et fait l'objet de plusieurs crises successives, ses forces s'affaiblissent au fil des jours. Elle commença à demander à son fils d'inviter les membres de sa famille pour leur dire adieu, ainsi que ses amies.

A vrai dire, la clinique a été perturbée par le grand nombre de personnes qui rendent visite à Lalla Mina pour les adieux. Pour cela, le Directeur, médecin en chef de la clinique a suggéré à Hadj Abdallah d'emmener sa mère à l'appartement familial en le convainquant que la mort aura lieu dans trois jours et qu'il est souhaitable qu'elle meure dans l'affection entre les membres de sa petite famille plutôt qu'elle meure solitaire à la clinique. Hadj Abdallah a bien compris le message du médecin en chef et a emmené sa mère à la maison familiale.

Trois jours après, et vers l'aube et c'était un vendredi, Lalla Mina a quitté ce monde vers un voyage que personne ne connaisse la destination, Dieu seul la sait. Elle a lancé son dernier souffle sur la poitrine de Lalla Fatima dont les larmes coulent à flots sur ces joues rouges.

C'était un moment de séparation horrible, tout le monde dort sauf Hadj Abdallah qui pleure aussi comme un enfant orphelin et bien sûr Lalla Fatima qui est restée le long de la journée du jeudi à côté de sa belle-mère avec laquelle elle a passé toute sa jeunesse. Pour elle, Lalla Mina représente un livre d'histoire qui raconte, sans mensonge, tous les souvenirs de la famille.

Pendant la journée, la cérémonie des funérailles a eu lieu. Le cortège se dirigea vers la cimetière des martyrs, cimetière appelée ainsi, mais réservée aux riches et aux grandes personnalités éteintes.

Parmi les présents, figuraient quelques parlemantaires, le chef de la brigade de la gendarmerie, des représentants du ministère de l'intérieur, les grands commerçants, des membres du PLP et les membres de la famille.

C'est ainsi que Lalla Mina fut enterrée en laissant derrière elle un fils cinquantenaire qui regroupe les deux pouvoirs, le commercial et le politique.

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