mercredi 9 janvier 2008

- Une famille de mon village: 08/30. Le retour de Hadj Abdallah


Aussi pensée pendant la nuit aussi appliquée durant la journée du mercredi, la grand-mère qui assure l'intérim du poste de chef de ménage en matière des ordres pendant l’absence de son fils, a ordonné qu’une fête soit organisée à l’occasion du retour de Hadj Abdallah mais seulement en faveur des femmes, membres de la famille, voisines et amies.

Dans ce village, les fêtes mixtes sont interdites. En général, on célèbre deux fêtes distinctes, une pendant la journée pour les femmes et une autre au cours de la nuit pour les hommes. Lalla Fatima a été chargée par sa belle–mère de veiller à l’exécution de la concrétisation des préparatifs.

Lalla Fatima a d’urgence invité son amie Aïcha, mais cette dernière s’est excusée de ne pas y assister sous prétexte que son mari vient de mourir et que ses valeurs morales ne lui permettent pas d'y participer à ce genre de fête.

De même, elle a chargé un traiteur pour qu’il s’occupe de la réception des invitées et de leur alimentation en bastaïla des poules et en méchoui de moutons, en plus des limonades glacées et du dessert servi à la fin du repas.

Enfin, elle a payé un groupe de cheikhat, sorte d’orchestre, pour animer cette cérémonie en chants et danses traditionnels.

Evidemment la fête a commencé quatorze heures pour finir à vingt heures. Toutes les femmes sont parties contentes, il ont passé un agréable soir plein de distraction, d’amusement et de détente. Ces femmes ont donné des enveloppes de monnaie comme cadeau à Lalla Fatima qui par la suite a remis le tout à sa belle-mère.

Hadj Abdallah a été mis au courant de cette cérémonie par sa femme qui lui a rendu visite de bonne heure le matin. Il n’était pas content du tout mais il n’a rien à faire devant les décisions de sa mère. Il a résolu de prolonger son séjour à la clinique seulement pour un jour supplémentaire pour ne pas être dérangé par le bruit des invitées et de l’orchestre.

Le jeudi à dix heures de la matinée, Hadj Abdallah a quitté la clinique en compagnie de sa femme et d’Aïcha. En arrivant devant l’immeuble où réside la famille Hadj Abdallah, les trois personnes entendirent des youyous, sorte de cris modulés et aigus poussés par des filles et des femmes à l’intérieur de l’appartement comme signe de joie à l’occasion de cet événement marquant.

En entrant à son appartement, tout le monde l'applaudit et les youyous deviennent de plus en plus nombreux et Hadj Abdallah reçoit les salutations chaleureuses et les meilleurs vœux des personnes présentes. Ce geste affectif a soulevé son moral et a diminué sa douleur et l'a rendu heureux.

A vingt heures, toute la foule est partie, il ne reste que les membres permanents de la proche famille. Là, Hadj Abdallah a appelé Ali pour lui demander comment vont ses études scolaires et il a posé la même question à toutes ces filles.

Il a été interrompu par sa mère qui lui dit :"Occupes-toi mon fils de ta santé et laisses les filles, demain elles vont se marier et elles vont chez leurs maris et les études scolaires ne leurs serviront à rien, ce n’est qu’une perte de temps pour elles". Et elle a ajouté : "Demain c’est vendredi, tu dois visiter Sidi Ed Daoui, c’est grâce à lui que tu es venu au monde".

Hadj Abdallah n’a qu’à donner son accord favorable, il aime beaucoup sa mère, surtout maintenant, elle a l’âge de quatre vingt ans.
Vers onze du soir, tous les membres de la famille sont fatigués et ont rejoint leurs lits pour se délivrer à un sommeil profond et à de beaux rêves.

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