samedi 12 janvier 2008

- Une famille de mon village: 19/30. La construction d'une usine de textile


La visite officielle d'amitié et de courtoisie avec quelques pays de l'Asie du Sud-Est est achevée. Les députés, qui ont fait partie de la délégation du pays pendant cette visite ont replié leurs bagages et ont pris le premier vol qui va assurer leur voyage à leur pays. Par contre, Hadj Abdallah a prolongé encore son séjour pour une durée de trois jours, le motif fut officiellement personnel dit-on.

Mais en réalité, Hadj Abdallah fut l'hôte d'honneur de l'un des chefs de la maffia de la drogue. Pendant leurs discussions, tête à tête, à l'exception de la présence de trois personnes, deux gardes du corps pour la sécurité bourrés d'armes automatiques et d'un traducteur qui est présent seulement pour la traduction, le chef de la maffia a proposé à Hadj Abdallah de pencher la réflexion sur la construction d'une usine de textile, dans son village et au bord de la mer.

Cette usine aura un double rôle, en plus de l'industrie textile, qui n'est qu'un leurre, jouera le rôle d'un dépôt de stockage de drogue, ainsi on dissimule derrière l'entreprise "façade", le textile, un business beaucoup plus trouble, la drogue, c'est ce qu'on appelle l'économie parallèle qui permet d'écouler et de blanchir l'argent sale.

Le chef de la maffia a mis l'accent sur la procédure de l'acquisition d'un terrain nu en banlieue du village, sur le plan des gros oeuvres, sur la finition et sur l'équipement matériel. Quant, au financement de ce grand projet, le chef de la maffia a rassuré Hadj Abdallah en lui disant:

" Ne t'en fais pas pour l'argent d'investissement de ce projet, tout arrivera en son temps opportun. Le principal c'est de réfléchir d'abord en idées pour passer ensuite au projet, et je voudrais bien que tout soit assujetti aux normes, aux règles et lois juridiques de votre pays. Sois vigilant et ne fais aucune gaffe, la moindre erreur sauta tout notre projet et notre loi interne stipule que chaque erreur commise sois payée chère et c'est toi seul qui payera la facture totale des dégâts, donc sois prudent dans toutes tes actions qui doivent être méticuleusement contrôlées par toi-même. Moi, je t'ai ressourcé en orientations générales, à toi de te débrouiller pour analyser et étudier les détails".

Après ces strictes instructions, Hadj Abdallah quitta la résidence balnéaire du chef maffieux et se dirigea vers son hôtel pour replier ses bagages et réserver une place de retour au premier vol d'avion du lendemain qui le conduira à son pays. Comme Hadj Abdallah était un peu malin, il a remarqué la présence, sur le même vol de retour, d'une nana qu'il a vu déjà dans une boîte de nuit, malgré qu'elle a changé son maquillage et sa perruque. Alors, il s'est dit que les choses sont sérieuses, cette nana contrôle mes actions et mes mouvements, je dois prendre toutes mes précautions.

Une fois arrivé à son pays, il contacta d'abord un détective privé pour le charger d'étudier cette situation de poursuite en permanence et lui demanda de mener une enquête à son profit. Après, une semaine, le détective privé lui présenta un rapport complet sur les six personnes qui le suivent, il lui a montré même leurs photos.

Il s'agit des agents secrets de la DST et c'est une chose normale pratiquée par la quasi-totalité des Etats et gouvernements du globe. Au vu de ce résultat de l'étude du détective privé, Hadj Abdallah a eu peur et sur le champ a recruté dix personnes qui seront chargés de sa sécurité et leur a demandé de lui fournir un rapport journalier sur tout ce qui se passe autour de lui.

Ensuite, il contacta le commerçant de textile que le chef maffieux lui a indiqué. C'est un vieil Hindou, qui a l'apparence d'être strict et sérieux et dont sa boutique est sise sur le meilleur boulevard de la capitale économique. Ce dernier lui a rassuré qu'il est chargé de lui délivrer l'argent nécessaire non pas seulement pour l'achat d'un terrain, mais aussi pour la construction de l'usine du textile avec l'achat de tout le matériel indispensable pour que le projet fonctionne dans les meilleures conditions.

Avec l'assistance de grandes personnalités occupant des postes clés dans la hiérarchie gouvernementale, et sous prétexte de lutter contre le chômage et sous l'étiquette de l'intérêt général du pays, Hadj Abdallah a réussi facilement à acquérir, avec l'argent sale, vingt hectares de terrain nu au banlieue de son village.

Juridiquement, le dit terrain faisait partie du domaine public, mais on a utilisé une procédure juridique pour le rendre une propriété privée appartenant à Hadj Abdallah. La procédure juridique consistait à transformer d'abord le terrain nu du domaine public au domaine privé de l'Etat, et ensuite, dans le cadre de la privatisation, on a vendu le terrain au riche Hadj Abdallah. Dans son dossier d'acquisition du terrain nu et pour appuyer sa demande, Hadj Abdallah a utilisé des procédés argumentatifs qui lui ont été dictés par un bureau d'études étranger.

Les choses se sont succédées et réalisées avec la grande vitesse, l'achat du terrain nu en face de la mer par Hadj Abdallah, l'aménagement de l'usine de textile par une société allemande avec la construction d'une grande villa pour le patron Hadj Abdallah, l'installation du matériel de production et des machines provenant de Thaïlande et le recrutement d'un personnel passionné et soucieux de donner une meilleure image de marque de l'entreprise.

Une petite fête a marqué l'inauguration de ce fameux projet à double face a été organisée à l'honneur des autorités locales, des membres de la famille, des ingénieurs qui ont suivi toutes les opérations de construction et d'installation et du personnel nouvellement recruté.

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