mardi 1 janvier 2008

- Le père, la fille et l'amour





Tahar a quitté son bureau de travail pour se diriger vers un café où il a un rendez-vous avec son ami Driss. Les deux amis sont des nord-africains qui travaillent comme ouvriers spécialisés, depuis vingt ans, en Belgique.

En arrivant, Tahar n'a pas trouvé son ami. Il a consommé un café noir. Une heure, déjà passée, aucune trace de Driss. Alors, Tahar commença à avoir des doutes. Des idées noires viennent le tourmenter. Il commença à avoir des délires sur cette absence de son meilleur ami. Enfin, il décida de quitter le café après avoir payé le garçon du café.

Déjà, il fait nuit lorsqu'il mette la télévision en marche pour voir les informations de vingt heures. Sa surprise était grande lorsqu'il apprend par le biais de la télévision que Driss a été assassiné par des xénophobes belges. C’est un comportement discriminatoire envers Driss en raison de son appartenance à une nation étrangère

A ce moment, il a eu une grande peur. Et il commence à parler tout seul en disant qu'un jour ça sera son tour et il sera lui aussi tué. Il a constaté que ce phénomène de meurtres commence à prendre de l'ampleur. Ces gens là ne veulent plus d'étrangers sur leur sol. Ils voient que les étrangers sont la source de leurs malheurs. Ces étrangers sont la cause du chômage des belges.

Tout à coup une idée lui sauta à la tête. Pourquoi ne pas quitter la Belgique et revenir à son pays natal pour se marier avec Halima.

Tous les deux, Tahar et Halima, s'aimaient à la folie. A peine, ils se connaissaient depuis six mois. Mais ni l'un n'a vu l'autre. Le seul lien qui les unit c'est l'Internet. Ils ont les mêmes centres intérêts. Quelque chose de surnaturel les approchent. Malgré la différence d'âge, qui est de vingt quatre ans, ils se sont mis d'accord sur tous les points qui vont participer à la réalisation de leur mariage.

Tahar, à l'âge de trente sept ans a abandonné son foyer pour émigrer à l’étranger après avoir divorcé avec sa femme. Dès ce moment sa femme assurerait la garde et la charge de leur unique fille qui avait à l'époque treize ans. Les voisins disent que les deux ex-époux ne s'entendaient jamais. La femme avait un comportement insupportable qui laisse à désirer et le mari était un peu frivole. Leur foyer manquait de souplesse et était très fragile.

Après quoi, il a émigré en Belgique pour être loin et surtout pour oublier ce malheureux passé qui lui a coûté une perte de quinze ans de sa vie de jeunesse. Cette émigration n'a rien donné à Tahar, il a juste de quoi vivre, il sent que le malheur l'accompagne jour et nuit. Quelquefois, il ne voit pas la différence entre lui et un chien de la rue.

Quant à la bien aimée, elle vit seule avec sa maman divorcée. Elle exerce le métier d'enseignante. Sa mère travaille, depuis l’époque, comme femme de ménage, chez une grande famille aristocratique. Mère et fille mènent une vie paisible, il ne leur manque rien. Elles ont tout ce qu'il faut, un logement, deux comptes à la banque, une voiture. Leur congé est bien organisé, elles voyagent à l'intérieur du pays, on dit qu'elles font du tourisme interne.

Bref, Tahar a mis son PC en marche et a contacté la bien aimée pour lui confirmer son retour au pays natal d'une manière définitive. Il lui demanda qu'elle l'attende à l'aéroport et qu'elle soit vêtue d'un habit bleu foncé pour qu'il la connaisse facilement. Pour lui, il l'a prévenu qu'il portera un costume gris. En plus, il lui demanda qu'elle soit prête au mariage.

Le lendemain, Tahar a démissionné de l'entreprise où il travaillait et commença à prendre ses dispositions nécessaires pour quitter la Belgique et retourner à son pays natal. En même temps, il ne pense qu’à sa chérie pour dire qu’il n'y a aucune raison pour ne pas se marier avec cette fille, la différence d'âge entre moi et elle ne joue pas sur notre amour. Nous avons les mêmes désirs et les mêmes aspirations. Je suis sûr de nos sentiments. Mais les vingt quatre ans de différence c'est l'équivalent d'une génération entière, je pense qu'elle ne pourrait être jamais un obstacle.

En tout cas j’ai réfléchis bien avant de faire le grand saut. Elle a 33 ans, elle est suffisamment mûre pour savoir ce qu'elle fait et moi j’ai 57 ans, je suis encore charmant et attirant. Tant que l'amour existe, il n’y a plus de problème d'âge. Nous allons, tous les deux, réalisé un grand bonheur.

Une semaine après, Tahar est à l’aéroport de la capitale économique de son pays natal. Là, c’est la rencontre de la vie avec sa bien aimée. Le rêve est enfin réalisé, la voilà en compagnie d’une femme quinquagénaire. Il s’approcha d’elle pour tomber dans ses bras. Mais la surprise était grande lorsqu’il constata que la compagne de la fille n’était autre que son ex-épouse. Là, notre ami Tahar a perdu tout son contrôle et n’a rien compris dans toute cette histoire.

A vrai dire, la fille n’était que sa propre fille. Et la compagne n’était que la mère de la fille, venue avec elle pour faire connaissance du futur époux de son unique fille.

C’était un spectacle triste, douloureux, horrible, unique et plein de sens. S’il n’ y avait pas la mère, l’erreur serait grande et incorrigible sur tous les plans, religieux, social et éthique. Un père qui prend sa fille pour épouse.

Qui sera responsable de cette faute monumentale. La société qui a provoqué le divorce ? Le père qui n’est pas digne de son nom et qui a abandonné le foyer conjugal? La fille qui n’est pour rien et qui est e victime de sa génération ? L’Internet qui mélange le bien et le mal ? C’est une question qui a plusieurs réponses sans solutions convaincantes.

Devant ce spectacle, où la fille n’a rien compris, notre homme s’est jeté sur les pieds de la femme et il les baisa. Ensuite, il lui a demandé le pardon. La femme, les yeux vers le bas, plein de larmes, lui dit que c’est Dieu qui te pardonnera, ce n’est pas moi.

Enfin, les trois personnes se dirigèrent vers l’habitation de la femme pour fêter le remariage du père et de la mère. Et pendant le trajet la femme disait à Tahar, le pain est ici, dans ton pays natal. Je me demande pourquoi tu es allé le chercher ailleurs, chez les autres. Au moment où la fille ne savait quoi dire. En tout cas, elle est contente de sa présence dans un nouveau foyer caractérisé par l’amour des deux parents.

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