mardi 1 janvier 2008

- Ma sœur, attends-moi, j’arriverai……




Il est 16:00 heure GMT d’un samedi soir, quand Caroline vient de recevoir par msm le message suivant de la part de son frère Richard :
" Chère sœur, je passerai te voir ce soir, je ne tarderai pas, tu me donnes juste le temps d’aller au rendez-vous à un de mes copains afin de procurer une somme importante que je lui ai prêté, ça fait deux mois, attends-moi, j’arriverai. "

A peine que Caroline a terminé la lecture de ce fameux message, sa joie était grande et sa satisfaction était illimitée de recevoir son frère ce week-end. Elle ne l’a pas vu depuis trois mois.

Les termes du contenu de ce message viennent de lui rappeler avec nostalgie leur enfance. A vrai dire, elle a Trois autres sœurs mais Richard est l’unique mâle de la famille, les autres mâles sont décédés. Pour elle et les autres sœurs, Richard est le symbole de la gentillesse, c’est l’enfant gâté de la famille. Malgré qu’il soit célibataire, leur grande mère, qui vient de rendre âme à Dieu depuis six mois, a laissé un testament où elle a fait passer toute sa fortune à Richard et à lui tout seul. Ce comportement n’a créé aucun malentendu entre les quatre sœurs et l’unique frère, ce sont des êtres qui s’aimaient beaucoup et qui n’ont jamais tenu compte du côté matériel.

Même si elle est mariée et a une fille, Caroline vit presque toute seule. Son mari, ingénieur en gaz et pétrole est souvent en déplacement au Moyen Orient et particulièrement en Arabie Saoudite. Il est responsable de planifier, d’élaborer, réaliser et coordonner des projets d’exploitation de puits de pétrole et de gaz naturel. Sa fille va soutenir cette année son doctorat d’Etat en littérature sur la thèse " L’émotion poétique- Stylistique de la poésie " à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV).

Brusquement, Caroline s’est rendue compte que c’est le crépuscule et a passé un grand moment à pencher la réflexion d’abord sur son frère qui, d’un moment à un autre, sera chez elle, ensuite sur sa grande mère qui les a quitté pour toujours, elle a rejoint leur père et leur mère et enfin sur l’héritage que Richard est en train de gaspiller à tort et à travers avec ses nombreux copains.

Pour elle le crépuscule est le moment idéal de boire son café sur le balcon de son appartement où elle réside. Cet appartement se situe au cinquième étage d’un immeuble sis au boulevard de la corniche, face à la mer. Cet emplacement lui a permis de ne pas manquer la contemplation du crépuscule chaque soir. Et souvent, elle se dit toute seule en parlant à elle-même: " La mer ondule sa beauté argentée en flirtant avec le pourpre de l'astre couchant. Tandis que le crépuscule, grandit son ombre sur le jour fatigué. Et le vent apaise d'une caresse, la tristesse, du temps qui passe ".

Elle a passé un bon moment en analysant cet évènement unique du crépuscule qui ne prend que quelques minutes en termes du temps mais dont l’analyse demande des heures et des heures.

Il est vingt heures, elle attend avec impatience l’arrivée de son unique frère chez elle mais il n’est pas encore arrivé. Elle s’est dirigée au salon et a mis la télévision en marche pour voir les informations de TF1. Elle a vu les titres du journal et s’est intéressée à la grève des cheminots qui s’est terminée grâce à un accord commun entre les dirigeants et les grévistes, donc le trafic régional ne sera pas touché, c’est une chose positive. Après quoi, elle a mangé quelque chose de légère, juste une omelette avec des frites. D’habitude le soir, elle mange peu pour bien dormir tôt et sans problèmes.

Le temps passe rapidement, c’est presque minuit. Richard n’est pas toujours là, ce n’est pas son habitude. Même si elle est fatiguée, elle commence à s’inquiéter. En tout cas, l’absent a sa preuve avec lui.

A deux heures du matin, elle ne peut pas attendre plus, elle doit aller se coucher, le sommeil l’accable. A peine allongé sur le lit conjugal, des cauchemars l’ont emporté dans des histoires lugubres se rapportant à son frère.

Il était dix heures, du matin quand elle a été réveillée par la sonnerie de son portable Nokia 1600+ qui est au salon. On vient de lui annoncer: Richard est trouvé mort sur le fleuve qui sillonne la ville. Cette affreuse nouvelle l’a rendu presque folle. Inconsciemment, elle commença, en criant, à dire n’importe quoi sans se contrôler. Les larmes coulent à flots et à grand débit de ses yeux bleus. Ses joues deviennent rouges comme des tomates. Enfin, elle tomba sur le tapis du salon.

C’était un fait choquant que le temps n’effacera jamais. C’est la plus mauvaise nouvelle qu’elle n’a jamais entendu. Pourquoi Richard, il a un âge d’or. Il aime ses copains malgré qu’il en ait beaucoup. C’est un garçon sans problème qui ne cherche que la paix. Il n’est pas morbide, il est sain. Il ne fait pas de mal, il ne fait que du bien. C’est une perte, non pas seulement pour la famille mais aussi pour ses copains.

Mais, à ce moment historique, Caroline ne savait pas la vérité amère. En réalité, le copain avec qui Richard s’est donné rendez-vous pour lui rendre l’argent prêté, a payé volontairement des malfaiteurs pour jeter le pauvre Richard dans le fleuve de la ville en lui attachant les deux mains. Et c’est ainsi que Richard est mort noyé dans le fleuve.

C’est ainsi qu’on met fin à une vie humaine parce qu’elle a voulu faire du bien en prêtant une somme importante de son argent d’héritage à l’un de ses copains. Est-ce que l’amitié est ainsi ? Est-ce que si l’on majore à l’amitié l’argent, on participe à la création des crimes parfaits ?

A vrai dire, l’argent, lorsqu’il intervient entre amis, l’amitié se fragilise et perd sa solidarité et transforme en ennemi ou plutôt transforme en criminel celui qui n’a jamais pensé à être un jour un assassin. Nous vivons dans une société où les valeurs commencent à se dégrader, on oublie les vertus, on rejette les valeurs et on perd progressivement l’éthique.

Une autre question, si ce gentil Richard n’a pas hérité cet argent, serait-il encore en vie ? Les religieux disent que c’est le destin qui a provoqué la mort et non pas l’argent. L’argent, dans ce cas, n’est qu’un des motifs qui a fait précipiter les événements d’un jeune garçon qui avait un rendez-vous ni avec son copain, ni avec sa sœur mais qui avait un rendez-vous sûr et certain avec la mort qui l’attendait sur le fleuve.

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